Energie alternative
Aujourd’hui, concrètement, en Wallonie, en Flandre et à Bruxelles, le citoyen-consommateur responsable peut choisir un fournisseur d’électricité verte, sans tracas administratif ou surcoût, bien au contraire. C’est le sens d’un e-mail incitatif que mon copain (Michaël) a envoyé à nos ami-e-s dernièrement, sur base de la bonne expérience que nous avions nous eue en changeant de fournisseur d’énergie.
Son initiative a soulevé beaucoup de réactions enthousiastes mais aussi quelques questions. J’aimerais y répondre ici.
Lors de chaque débat concernant l’énergie, et ça se ressent dans les questions qui nous ont été posées, les nucléocrates distillent l’idée fausse selon laquelle l’actuelle production électrique assurée par les réacteurs nucléaires belges devrait être remplacée par une production autochtone et centralisée d’énergie alternative, de quantité équivalente. C’est la fameuse phrase – raccourci : « ça n’est pas avec vos 10 éoliennes que vous allez remplacer les millions de mégawatts nucléaires ».
- Tout d’abord, les réacteurs nucléaires actuellement en fonctionnement en Belgique produisent beaucoup plus d’énergie électrique que ce dont nous avons réellement besoin. Puisque des atomes en fission sont difficilement contrôlables, un réacteur ne peut pas s’arrêter chaque nuit, période où nous consommons moins d’énergie. Une éolienne ne s’arrête pas la nuit, mais elle ne produit pas non plus de déchets toxiques durant milles ans …Mais la vraie question est l’économie d’énergie électrique. Nous pouvons vivre confortablement avec moins d’énergie (regardez ici). Les pouvoirs publics incitent par tous les moyens à consommer moins (voyez Evelyne Huytebroeck à Bruxelles) et cela doit continuer et s’amplifier, en commençant par donner le bon exemple dans les administrations et les lieux publics.
- Ensuite, il n’y a pas une seule alternative à l’énergie dangereuse et polluante qu’est le nucléaire, ils y en a cent : solaire, éolienne, cogénération, biomasse, marémotrice, hydraulique … Chacune de ces énergies pouvant s’adapter au contexte social, géographique ou économique de chaque sous-région du pays, en fonction de ses avantages ou de ses inconvénients.
- Enfin, on nous a fait remarquer que certains courtiers en électricité actuellement présents sur le marchés bruxellois et wallons ne sont pas belges. L’électricité verte est un produit comme un autre, qu’elle soit néerlandaise, allemande ou française. Quel est le problème d’acheter une électricité verte venant d’une région limitrophe en Europe ? A écouter Suez et ses vassaux, l’électricité devrait donc être la seule marchandise qui ne serait pas soumise à la sacro-sainte loi de la concurrence européenne ? A d’autres … Les réseaux électriques nationaux sont d’ores et déjà interpénétrés.
A cause des affolants retards pris par le gouvernement fédéral socialiste-libéral précédent, la Belgique est aujourd’hui à la traîne en matière d’énergie verte. Une énergie qu’aujourd’hui nous nous voyons contraints d’aller acheter ailleurs en Europe ! Mais ça peut changer …
Socialistes et libéraux auraient pu profiter du signal législatif « stop au nucléaire » de 2002 pour lancer de véritables filières d’énergie verte et les milliers d’emplois non délocalisables qui vont avec. Ils auraient pu utiliser la présence massive (proportionnellement à d’autres pays d’Europe) de chercheurs qualifiés d’ici pour créer les énergies vertes, énergie que nous revendrions à des « courtiers » des autres pays proches dans l’Union,européenne.
Les partis traditionnels se sont endormis sur les lauriers monopolistiques d’Electrabel.
Remarquez que Libéraux et Humanistes de la future (?) orange bleue sont d’ores et déjà tombés dans le même travers puisque la seule chose sur laquelle ils ont trouvé un accord, c’est sur la prolongation de la vie des réacteurs nucléaires. Il faudrait vraiment que les écologistes atteignent 60% des voix pour qu’un jour les partis traditionnels ouvrent les yeux.