Ce samedi, c’était la manifestation nationale pour les sans-papiers. Ecolo a toujours défendu le droit de pouvoir mener une vie digne, quelque soit son origine. Nous étions très présents aujourd’hui, aux côtés de l’UDEP, pour réclamer une régularisation de la situation de ces sans-papiers, pour nous des citoyens à part entière. Un signe très fort de cette volonté, c’est l’engagement, à nos côté sur la liste Sénat de Sylvie Sarolea qui a joué un rôle majeur comme avocate dans les mouvements de sans-papiers.

Certains diront que nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde … ces mêmes personnes qui demandent parfois une intervention politique pour régulariser la situation de leur employé de maison, sans-papier, engagé au noir.

Avant toute chose, ces sans-papiers sont des victimes d’un système économique fou qui appauvrit et exploite le Sud de la planète. Cela crée des situations sociales telles – en Afrique surtout – que les plus vaillants viennent tenter leur chance chez nous, au prix d’un déchirement parfois très dur d’un point de vue personnel. Ces refugiés sont en Belgique, et singulièrement à Bruxelles, qu’ils aient des papiers … ou qu’ils n’en aient pas. La clandestinité dans laquelle ils vivent les contraint à subir le diktat des marchands de sommeil, la surexploitation dans le cadre du travail au noir, quand ça n’est pas la prostitution.

Ecolo propose de régulariser ces personnes selon des critères clairs, permanents, objectifs et humains. L’objectif – pour Ecolo – est qu’un jour ces ressortissants venus des pays du Sud puissent vivre et s’épanouir chez eux. Pour ça, nous pensons qu’il faut au niveau belge investir massivement dans une coopération au développement efficace et adaptée … et atteindre rapidement les 0,7% du PIB promis depuis si longtemps.

Mais au-delà de ça, rééquilibrer les échanges commerciaux entre le Nord et le Sud de la Planète, c’est le vrai défi. Ca commence par exemple par le vote d’une  loi que Zoé Genot avait proposé d’adopter dernièrement à la Chambre, à savoir prélever une taxe minime sur les billets d’avion et allouer l’entièreté du produit de cette taxe à la coopération au développement.

Je me rappelle de début 2000 et de ces inutiles rafles policières où mes voisins, une dizaine de familles roumaines, étaient sortis de force des maisons qu’ils occupaient (près du Petit Château). Ces gens ont été renvoyés en Roumanie, pays qui pourtant allait rejoindre l’Union européenne prochainement et duquel ils sont revenus par la route … plusieurs mois plus tard. Preuve de l’absurdité des expulsions. Les cris de ces femmes qu’on enlevait m’ont rempli d’effroi. Au moins autant que la mort de Semira Adamu, ce meurtre qui m’aura fait définitivement franchir le pas de l’adhésion à Ecolo.