Voici la vidéo et, un peu plus bas, le texte de mon intervention au Congrès consacré à toutes les Solidarités, à Mons, ce dimanche :


Quel paradoxe !

Jamais la publicité omniprésente dans l’espace public, à la télé, à la radio ou ailleurs n’aura autant sacralisé la jeunesse. L’enfant est devenu roi … et les adolescents sont désormais une cible commerciale privilégiée de la société d’hyper-consommation.

La jeunesse est donc valorisée du point de vue commercial tandis que la même société voit les jeunes comme une source de délinquance et de problème.

A l’époque du jeunisme béat, les conditions dans lesquelles sont plongés bon nombre de jeunes adultes sont plus détériorées que jamais : manque de moyens endémique dans l’enseignement et dans l’aide à la jeunesse en général, puis plus tard difficultés à trouver un (premier) emploi ou un logement – devenu quasiment inaccessible.

Je suis d’une génération où pour la première fois, statistiquement, le niveau de vie que notre classe d’âge va atteindre dans son ensemble ne sera pas forcément supérieur à celui de nos parents. Il peut l’être, bien sûr, mais l’ascenseur social qu’a globalement connu la génération des baby boomers est en panne.

L’avenir que notre société fait miroiter aux plus jeunes n’est guerre rassurant. Pas étonnant dès lors que certains deviennent des Tanguys indécrottables, qui restent jusqu’à un âge avancé chez l’un ou l’autre de leur parent. Pourquoi ? Parce qu’ils passent de contrats précaires en contrats précaires, quand ils trouvent un job !

Le moment de se « lancer » dans la vie, la vie active, est de plus en plus retardé. Et c’est dur, même pour ceux qui ont étudié longtemps. Et que dire de cette immonde chasse aux chômeurs que la majorité socialiste-libérale a mis en place ! Les jeunes en sont les principales victimes. Culpabiliser les chômeurs parce qu’ils ne trouvent pas d’emploi … qui n’existe pas. Que de tracasseries, que de problèmes administratifs kafkéens, que de stigmatisation … inutile, inefficace, antisociale !

La société a changé, les familles aussi. Aujourd’hui certains jeunes, plus qu’avant, doivent financer leurs études, quand ils ne doivent pas subvenir à une partie des besoins de leur famille parfois devenue monoparentale. Ce qui montre une nouvelle fois l’urgence de l’individualisation des droits sociaux !

Une société qui donne de telles perspectives à ceux qui feront l’avenir est une société qui meurt.

La solution des partis traditionnels à ce problème, c’est – en gros – « passe à ma permanence sociale ! Je te trouverai un job dans l’administration communale, ou je te ferai entrer dans l’entreprise que j’ai fait venir dans la région en pratiquant le dumping social ou environnemental ».

Notre solution, à Ecolo, est tout autre. C’est d’abord commencer par croire au monde de l’enseignement en le refinançant comme cela a été fait sous l’arc-en-ciel, grâce à Ecolo. C’est donner bien plus de moyens à l’aide à la jeunesse, à de vrais travailleurs sociaux, qui eux ne réclameront pas un vote en échange de l’aide qu’ils donneront.

Toutes nos propositions ont un objectif central : l’émancipation de chaque individu.

Et l’émancipation, c’est grandir !

Notre tâche, en tant que parti vert, est de construire les bases solides de la solidarité de demain. La force de notre programme est dans l’espoir que nous plaçons dans les activités et les métiers de l’avenir :

ceux du Développement durable

et de l’aide aux personnes en général.

Nous avons besoin d’ouvriers qui vont isoler nos maisons, nous avons besoin de placeur de chauffe-eau solaire, de garde malade, de crèches, d’éducateurs, de profs, de chercheurs, de constructeurs d’éoliennes, d’infirmiers, d’aides familiales, d’animateurs de maison de jeune. Les métiers de l’avenir sont là et ces métiers-là ne se délocalisent pas en un vol d’avion.

Des métiers qui ont un sens, des métiers qui donnent du sens à nos existences. Ces métiers du futur qui sont pourtant bien d’aujourd’hui et qui donneront lieu à des cotisations sociales et donc de la solidarité, entre toutes les générations.

Ecolo est le parti de futur, et à c’est naturellement qu’il prend le parti des jeunes, pas par jeunisme, mais par responsabilité, une responsabilité politique !