Plan communal de mobilité de la Ville de Bruxelles: paroles paroles paroles !

Publié le 28/03/12
Rédigé par 
Nicolas Blanchart

Ecolo et Groen se réjouissent de la sortie récente du projet de Plan communal de mobilité de la Ville de Bruxelles. Promise depuis longtemps, cette étude constitue un vaste plan d’actions pour l’ensemble du territoire communal et des modes de transport. « C’est un premier pas dans la bonne direction ; il est urgent de rendre la Ville plus agréable à vivre pour tous ses habitants », déclarent en cœur Marie Nagy et Bart Dhondt, les têtes de liste Ecolo-Groen pour les prochaines élections communales.

Les verts de la capitale s’interrogent toutefois sur le calendrier choisi, « En effet nous sommes en fin de législature, à quelques mois des élections. Six années n’ont pas suffis à la majorité PS/Cdh pour mettre en œuvre des mesures telles qu’elle les énonce dans son plan, comment osent-ils nous faire croire que demain tout cela va changer ? Nous voulons un plan plus volontaire, il n’y a pas de raison d’être moins ambitieux que ce qui se trouve dans le plan régional Iris 2 ».

Pour Ecolo-Groen, les grands principes qu’ils défendent depuis toujours se retrouvent dans ce projet. C’est le cas des mesures en faveur des piétons, des cyclistes et des transports en commun. C’est aussi le cas des sites propres et du prolongement des lignes de bus au-delà de leur terminus du centre-ville. « On y retrouve également une certaine volonté de maitrise du trafic automobile. Cependant il faut remarques que l’objectif de la déclaration politique régionale, de réduction de la circulation de 20% ne se retrouve pas dans le document. Nous pouvons nous interroger sur la coordination nécessaire avec les objectifs mis en avant par la Région ».

Le principal problème soulevé par les verts réside dans le statut de ce document. « Au-delà des belles expressions d’intention, on est en droit de se demander quelles suites seront données à ce projet. Son opérationnalité n’est pas décrite, même si une rubrique «à faire demain» se retrouve après chaque chapitre. Quel est le calendrier? Quelle est l’estimation budgétaire? Où trouver les budgets? Et surtout beaucoup de mesures dépendent totalement ou partiellement d’autres autorités. Il n’apparaît pas qu’elles aient été concertées ».

Par ailleurs une série de mesures préconisées auraient pu être intégrées dans la politique du collège, « Nous pensons notamment à ce qui est défendu dans les actions thématiques, mobilité et urbanisme: Il s’agit de privilégier la création de logements, d’entreprises et d’équipements collectifs au plus près des gares et des arrêts de lignes de transport performantes, afin de répondre efficacement à la demande future. Pour les projets majeurs, l’offre de transports doit se développer, au moins en même temps que les projets d’urbanisation ».


Un oubli majeur : la Prison de Haren

Dans le PCM la Ville entend prendre en considération trois projets majeurs (page 9) : la desserte du Plateau du Heysel en fonction du projet Neo – la desserte de Tour et Taxis – Le développement d’une « ligne à haut niveau de services entre Neder-Ove-Heembeek et le centre-ville.

« Or la Ville a suivi le projet de prison du Ministère de la Justice, il pose des problèmes majeurs de mobilité, dans le transport de prisonniers vers le Palais de Justice, dans la desserte de la prison elle-même : travailleurs, visiteurs, avocats etc… qui vont générer un trafic important à Haren, qui connait déjà des problèmes d’étranglement du trafic et de desserte en transports publics déficitaires ».

Par ailleurs, le document annonce une volonté « d’adapter les normes d’urbanisme aux nouvelles manières de se déplacer et de concevoir la Ville », « Ici aussi, pourquoi la majorité de la Ville n’a pas appliqué cela aux décisions prises et comment entend-t-elle influer sur le Règlement Régional de l’Urbanisme, comme elle l’annonce ? »

A l’exception de principes fondamentaux de réduction du transit sur le Pentagone, le Plan ne précise ni où, ni quand, ni selon quelles modalités la ville de demain sera plus piétonne, plus cyclable, offrant des transports publics plus performants et globalement un cadre de vie de qualité.

Pour Ecolo-Groen, le plan porte donc de bons principes mais est lacunaire en matière d’objectifs et d’opérationnalisation :

– Combien de kilomètres de voiries piétonnes sont prévus, dans quels délais ?

– Combien d’abords d’écoles seront sécurisés par an ?

– Combien de places de parkings en voirie occupées par les navetteurs seront supprimées par an au bénéfice des piétons, cyclistes et transports en commun ?

– Combien de kilomètres de pistes cyclables séparées seront créés par an ? (Par ailleurs le PCM retient un objectif de mobilité en vélo de 20% alors que le Plan Régional prévoit un objectif plus ambitieux de 30 %).

Sous-titre ? En matière de stationnement le document PCM indique qu’il y a « des grandes lacunes quant à l’utilisation de l’outil stationnement pour mieux gérer la mobilité sur le territoire régional et en particulier sur le territoire de la Ville de Bruxelles ». Marie Nagy et Bart Dhondt s’interrogent sur des mesures susceptibles de pénaliser les habitants, alors que l’enjeu est pourtant de garder une ville habitée et mixte dans tous ses quartiers. Ainsi page 20 : « Dans les quartiers offrant de nombreux commerces, services et équipements générant des visites assez courtes mais nombreuses, la rotation du stationnement sur la place de voirie doit être favorisée. Sur ces secteurs, la durée du stationnement doit être limitée à 1h30 ou 2 heures, et le stationnement résidentiel ne doit pas être permis. C’est ce qui est mis en œuvre dans le cœur du Pentagone et qui devra être étendu à certains noyaux commerciaux hors pentagone ».

« Nous nous interrogeons sur la pertinence d’introduire en pleine ville habitée un parking de transit de 300 places à la gare de Boendael. Alors que l’on pourrait utiliser ces terrains pour augmenter l’offre de logement dans ce quartier bien desservi en transport public ».

De plus si la gestion des parkings publics n’est pas satisfaisante en termes d’horaires et de tarification, c’est pourtant la Ville qui leur octroie des concessions d’exploitation.

En matière de transport public, Ecolo-Groen font le même constat, « Il est plus que temps que la Ville assure une circulation fluide de transports publics. Nous voulons nous assurer notamment une meilleure desserte du Pentagone Ouest qui a connu une forte augmentation de la population, nous partageons ainsi l’option défendue dans le PCM de ne plus prévoir les terminus des bus dans le Centre, mais nous souhaitons que les bouts de ligne puissent arriver jusqu’à la petite ceinture au minimum ».

Quelques propositions Ecolo-Groen

1. Créer des zone « basses émissions » : désigner les quartiers pour mettre en œuvre un projet pilote de zones bases émissions, c’est-à-dire des zones, dans lesquelles une admission sélective de certains véhicules est appliquée.

2. Un plan de déplacements scolaire par école et les abords sécurisés

3. Un plan de déplacements pour chaque événement générateur de grand trafic : en tant que gros organisateur public d’événements la Ville doit se montrer proactive

4. Réaménager les boulevards du Centre, en les rendant agréables, plus verts, réduisant le trafic de transit et donnant priorité aux piétons, vélos et transports publics,

5. Organiser l’accessibilité des commerces de manière à permettre le chargement déchargement des marchandises dans de bonnes conditions

6. Demander à la Région de prolonger le futur tram 71 jusqu’au centre-ville, sans rupture de charge.

7. Renégocier les conventions avec Interparking de manière à rendre le parking plus accessible aux habitants, aux acheteurs et aux visiteurs.

8. Mettre à double sens l’avenue Van Praet et dégager ainsi l’avenue des Croix du Feu, très habitée du trafic de transit et créer en rive Est de l’avenue Louise, symétriquement au site tram, une promenade piétons-cyclistes jusqu’au Bois de la Cambre.

9. Créer des « espaces partagés » où piétons, cyclistes, automobiles et transports en commun se partagent tout l’espace public à vitesse modérée dans les quartiers denses et commerciaux.

ECOLO et Groen seront attentifs à participer à l’enquête publique et interpelleront au Conseil communal sur les moyens qui seront mis en œuvre pour la réalisation des intentions proposées. Par ailleurs nous examinerons la conformité aux objectifs régionaux.

Marie Nagy, Chef du groupe Ecolo au Conseil Communal (N° de GSM 0475317107)
Bart Dhondt, 2ème sur la liste Ecolo-Groen (N° de GSM 0484402690)

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