Le Comité d’avis fédéral chargé des questions européennes s’est réuni ce midi. C’est l’occasion pour les Députés et Sénateurs de poser des questions au Premier Ministre sur les positions que le Gouvernement belge va défendre à l’occasion du Conseil européen de demain et après-demain (son ordre du jour est ici).

Une stratégie numérique européenne y sera abordée. Or, on sait que c’est le stockage de données numérisées sur des serveurs d’administrations et d’entreprises qui est au cœur du scandale de la surveillance généralisée anglo-saxonne dont le Brésil, la France, la Belgique et bien d’autres pays ont fait l’objet d’après les révélations d’Edward Snowden sur le logiciel PRISM. On sait aussi, via le Spiegel, que ce sont les services de renseignements britanniques CGHQ (en cheville avec la NSA) qui sont à la base des hackings chez Belgacom.

Ceci m’a donné l’idée de poser une série de questions à Elio Di Rupo, entre autre s’il avait l’intention de protester vivement auprès de son collègue David Cameron qu’il verra demain.

Dans sa réponse, le Premier Ministre estime ne pas avoir de preuves suffisantes pour « accuser qui que ce soit » de cette surveillance des serveurs de Belgacom. Il n’a dit-il aucune information officielle, que ce soit de la Sûreté ou du Parquet, qui lui permettrait d’incriminer l’un ou l’autre service de renseignement étranger. Or, les slides d’une présentation interne au GCHQ montrent très clairement comment s’y prendre pour hacker les serveurs de Belgacom, la bien nommée « operation socialist » !

Dilma Roussef et François Hollande ne se sont basés sur rien d’autre pour réclamer, protester ou s’insurger auprès du Gouvernement US. D’ailleurs, c’est suite aux révélations du journal Le Monde, et des slides wikileakés de la NSA, que le Président français a entamé diverses actions diplomatiques (dont la convocation de l’ambassadeur américain).

Ici, en Belgique, rien n’a été entamé par rapport aux ambassades UK et US. Pire : ça n’empêchera pas Elio Di Rupo de s’asseoir à la même table que David Cameron lors du prochain Conseil européen … en ne protestant nullement, même dans les coulisses. Le Premier Ministre belge agira donc de façon plus molle que le Président français, qui n’est pourtant pas réputé pour sa fermeté. Pourquoi ?