James Bondeke (1)

Publié le jeudi 19 septembre 2013
Rédigé par 
Jeremie Spinazze

Le Ministre Reynders vient de confirmer que le département des Affaires étrangères a bien été victime en 2011 de pirates informatiques qui avaient installé un logiciel espion sur ses serveurs. Cette affaire d’espionnage de nos diplomates intervient alors qu’une succession d’autres affaires du même type sur lesquelles je reviendrai plus tard éclosent chaque jour depuis une semaine. Didier Reynders a ainsi déclaré depuis New-York aujourd’hui :

« Nous avons pris les mesures pour remédier à cette situation en collaboration avec la Défense. C’est à la Défense que l’on dispose des meilleures méthodes pour lutter contre ce genre de pratiques. »

Ah bon ? Le 5 août dernier, le magazine MO* interrogeait le Général Eddy Testelmans en charge du Service général du Renseignement et de la Sécurité (SGRS) de l’armée belge.

Dans son interview, celui-ci a expliqué qu’à l’occasion d’un entretien des serveurs à la fin de l’année dernière, les techniciens du SGRS ont découvert un logiciel-espion extrêmement violent d’une complexité telle que les ressources propres de l’armée ne suffisaient pas pour l’éradiquer. C’est ainsi que l’état-major a fait appel début 2013 aux compétences du – je cite – « grand frère » américain : la NSA !

Le Général Testelmans explique d’ailleurs à MO* qu’au-delà de coups de main ponctuels, des experts du SGRS et de la NSA se rencontrent plusieurs fois par an pour « parler technologie et échanger des informations ». Il s’est même rendu lui-même voici quelques semaines au quartier-général du Cyber Command de la NSA, dont la capacité d’action – dit-il – « fait rêver ».

Le SGRS sur lequel s’est benoîtement reposé Didier Reynders pour régler ses problèmes de virus n’a donc absolument pas les compétences internes suffisantes pour faire face à une cyberattaque chez lui-même ou qui que ce soit d’autre, de l’aveu même de son officier dirigeant ! Plus grave, notre cybersécurité semble donc totalement au main de l’agence de sécurité américaine, dont on connaît les buts et méthodes déplorables depuis l’éclatement de l’affaire Snowden.

Il est grand temps que la Belgique, avec ses alliés européens, se dote de moyens techniques propres, basés sur les logiciels libres et où des prestataires de service belges prennent en main notre cybersécurité.

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