Palestine
Ce matin, notre délégation de parlementaires et d’ONG belges (sous la houlette du CNCD-11 11 11) s’est rendue dans le village palestinien d’Akraba, et son hameau de Khirbet Al-Taweel. Cette partie de Cisjordanie était au cœur de l’actualité belge en septembre dernier car c’est là que l’armée israélienne a détruit 3km de réseau électrique rudimentaire patiemment construit par la Coopération technique belge (CTB). Tsahal a alors prétexté le non-respect d’un « permis d’urbanisme » pour abattre ces poteaux de bois permettant d’alimenter quelques villages en énergie suffisante pour faire fonctionner une ampoule la nuit ou un frigo pour stocker des vaccins pour le bétail ou du lait. De l’humanitaire …
Hier, des militaires sont revenus pour détruire deux maisons vieilles de plus de cent ans, au nom du même prétexte de l’ « urbanisme » (les villageois ont étanchéifié leur toit). De plus, les conduites d’adduction d’eau enfuies avec l’aide de l’Union européenne sous les chemins caillouteux entre les deux hameaux ont été éventrées. Ils avaient réservé le même sort à la mosquée voici quelques semaines. Nous nous sommes rendus sur place pour constater les dégâts, qui ont été stoppés hier dès l’arrivée des jeunes de EAPPI, ces volontaires scandinaves qui viennent constater les effets de la colonisation un peu partout en Cisjordanie.
Cette zone (magnifique) est particulièrement stratégique car elles toute proche de la fertile vallée du Jourdain, elle est au bas de plusieurs colonies israéliennes à relier entre elles et elle est évidemment la voie d’accès à la Jordanie. L’objectif d’Israël est évidemment de décourager ces paysans à tout simplement … vivre et cultiver dans ces villages.
Cet événement est emblématique de la méthode appliquée un peu partout par l’armée israélienne en Cisjordanie pour parvenir à contrôler des zones ultra-fertiles qu’aucune loi internationale ne lui confère de gérer. Les villageois tiennent bon et ont immédiatement reconstruit avec des demi-poteaux et les fils coupés en spaghetti (dixit M. le Maire), leur embryon de réseau électrique. La CTB est sur place et se bat au niveau logistique et juridique pour qu’Israël respecte les projets qu’elle mène pour permettre aux Palestiniens de simplement survivre. La Belgique a protesté, comme on s’en souvient, mais ça n’a pas empêché Israël d’agir encore dans sa logique d’expulsion hier matin.
Les Verts demandent qu’au delà des protestations, le Gouvernement belge réclame unilatéralement des compensations et des sanctions pour ces destructions, sans attendre une initiative de l’Union européenne, jusqu’ici incapable sur le dossier du Moyen-Orient, de porter une voix forte et donc efficace.