Primes Environnement : maintien des primes chauffe-eau solaire, citerne d’eau de pluie et toiture verte et augmentation du budget

Publié le mercredi 27 janvier 2016
Rédigé par 
Nicolas Blanchart

Primes Environnement Ville de Bruxelles : Ecolo-Groen plaide pour le maintien des primes chauffe-eau solaire, citerne d’eau de pluie et toiture verte, et demande une augmentation du budget global prévu pour les primes

Lors du conseil communal du lundi 25/01/2016, la liste modifiée des primes environnementales a été votée. La prime pour un réfrigérateur labélisé A+++ a été revue à la hausse, ce qui est positif : ces appareils sont souvent très gourmands en énergie. En même temps, trois primes ont été supprimées : il s’agit de celles relatives à l’installation ou à la rénovation d’une citerne d’eau de pluie, à la pose d’un chauffe-eau solaire et à l’aménagement d’une toiture verte. La motivation de cette suppression : les Bruxellois ne font peu ou pas appel à ces primes. Ceci suscite la question : « Pourquoi ? ».

Liesbet Temmerman, conseillère communale à la Ville de Bruxelles : « Il y a une différence fondamentale entre l’achat d’un frigo ou d’une compostière – on achète, on pose / branche l’appareil et le tour est joué – et la pose d’un chauffe-eau solaire, d’une toiture verte ou d’une citerne d’eau de pluie. Pour de telles installations, il faut faire appel à un corps de métier professionnel et agréé, et des travaux et dispositifs complémentaires sont requis. Cela peut constituer un frein pour beaucoup de personnes, notamment lorsque l’accompagnement technique fait défaut. »

L’investissement financier est également d’un tout autre ordre: pour l’installation d’un chauffe-eau solaire, par exemple, il est de l’ordre de 4000 à 7000 euros pour un ménage de 4 personnes. « Ce montant comprend 3 à 5 m² de panneaux, à combiner avec un boiler adapté (200 à 300 litres), ainsi que la pose de conduits et circuits. La prime communale était de 10% du montant de la facture d’achat et de pose, et était plafonnée à 500 euros. Des cacahuètes quand on connaît le montant total de l’investissement. Je ne suis donc pas vraiment étonnée que le nombre de demandes de prime reçu était faible », dit Liesbet Temmerman.

Ce manque d’intérêt devrait encourager la ville à investir dans l’information, la sensibilisation et l’accompagnement des habitants qui envisagent d’installer une citerne, un chauffe-eau solaire ou une toiture verte, mais hésitent encore. Mais la Ville de Bruxelles fait le choix inverse et fait un pas en arrière : « En supprimant ces primes, un incitant important vient à manquer. Nous sommes d’avis que ces trois primes doivent être maintenues, et que le montant alloué doit être revu à la hausse. Ces primes devraient également être calculées avec des niveaux de gradation en fonction du revenu ».

Avec un budget total de 20.000 euros par an pour l’ensemble des primes Environnement, on n’ira pas très loin non plus. Liesbet Temmerman : « Ce montant est insuffisant, et son ampleur pâlit devant les investissements faits par ailleurs – regardez le budget libéré pour le projet du stade, par exemple. Pour une commune comme la Ville de Bruxelles, avec une population de plus de 180.000 personnes et un grand nombre de familles à faible revenu, le budget des primes devrait être beaucoup plus conséquent si on veut déployer une véritable politique environnementale. Il s’agit là bien entendu d’un choix politique. »

Et lors du conseil communal de lundi, le Collège a clairement indiqué que l’échevin en charge de l’Environnement “fait beaucoup avec peu”. Cela a même suscité une rigolade. Ecolo-Groen plaide, quant à lui, pour une augmentation du budget total alloué aux primes : « Avec 20.000 euros on peut distribuer 50 primes pour un frigo A+++. 50 réfrigérateurs… c’est mieux que 20, certes. Mais si la capacité d’action se limite à cela, il est clair que les moyens prévus sont plus qu’insuffisants. Que beaucoup de Bruxellois n’introduisent pas de demande pour les primes qui seront désormais supprimées n’est pas étonnant, considérant le contexte actuel. Cela ne peut cependant pas se solder par la simple suppression de ces primes. La Ville doit prévoir un budget adéquat, à la hauteur des défis, et investir de façon conséquente dans l’information et l’accompagnement. »

Liesbet Temmerman, conseillère communale à la Ville de Bruxelles – 0478/416603
Bart Dhont, conseiller communal à la Ville de Bruxelles

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