Divorce & Ecologie

Publié le mercredi 12 décembre 2007
Rédigé par 
Jeremie Spinazze

La crise politique belge n’en finit pas. Les coalitions les plus loufoques sont imaginées pour enfin  mettre sur pied un gouvernement fédéral. La situation change de minute en minute. Laissons décanter. Concentrons-nous sur le fond.

J’ai été frappé, la semaine dernière, par une nouvelle qui est (presque) passée inaperçue. L’Université du Michigan a mesuré l’impact des divorces (pas le Belge, le vrai) sur l’environnement. Et c’est plutôt catastrophique.

Publiée en entier sur Proceedings (revue en ligne de l’Académie américaine des sciences), l’idée principale développée par cette étude est que chaque divorce entraîne la création d’un foyer supplémentaire et augmente en conséquence la consommation d’énergie. Il s’ensuit un impact négatif direct sur l’environnement.

Il ne faut pas être grand clerc pour se rendre compte qu’en créant des foyers séparés, les époux divorcés utilisent plus de terrains, plus d’eau et plus d’énergie. Par exemple, les foyers divorcés créent une dépense en électricité supplémentaire, car dans les foyers mariés ou cohabitants, plusieurs personnes peuvent regarder la même télévision, écouter la même radio, cuisiner avec les mêmes appareils et s’éclairer avec les mêmes ampoules.

Divorcer n’est ni bien ni mal. Là n’est absolument pas la question. Heureusement, il existe des procédures (désormais simplifiées) qui permettent à chacun-e de pouvoir disposer à nouveau de sa vie personnelle et affective et la réorienter. Aujourd’hui, il faut d’urgence imaginer et encourager de formes d’habitat inventives qui permettent aux personnes de vivre ensemble, pour ainsi limiter l’impact de cet aspect de l’activité humaine sur l’environnement.

A cause de l’augmentation vertigineuse des loyers, de nombreux jeunes (ou moins jeunes) vivent en collocation. Mais cette façon de vivre est défavorisée fiscalement alors que la collocation permet une utilisation économe et rationnelle tant de l’espace que de l’énergie.

Autre exemple, un-e allocataire social-e est obligé d’être isolé-e pour bénéficier du taux le plus avantageux … or il est dans l’intérêt de tous, y compris de l’Etat (qui doit respecter Kyoto), que cette personne puisse vivre avec quelqu’un d’autre, pour des raisons de solidarité (partage des revenus) et d’environnement (partage de l’espace et économie d’énergie).

Les systèmes d’habitats groupés et intergénérationnels (des jeunes avec des plus âgés) sont aussi une solution. Dans tous les cas, toute alternative à l’habitat 4 façades, isolé, unifamilial et situé loin des centres est à promouvoir. L’habitat groupé (maisons mitoyennes, appartements, quartiers durables) ou collectif (collocation)  sont des façons d’habiter conviviales, économiquement rentables et écologiques.

Divorcés ou pas, on peut vivre ensemble, avec les autres. Et je ne parlais pas de la Belgique…

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