Jacky Morael ! Le personnage emblématique d’Ecolo est de retour, en force, sur la liste Sénat de notre parti, son parti. Pour les jeunes de ma génération, Jacky est une légende. C’est lui qui a incarné durant plus de 10 ans (et comment !) l’écologie politique en Wallonie et à Bruxelles. Pour bon nombre de jeunes (et les autres),  Jacky est l’artisan d’un parti vert indépendant, généraliste, ancré à gauche et adulte.

Jacky avait émis le désir de rencontrer cette nouvelle génération de jeunes militant-e-s arrivé-e-s après 1999-2000, la génération écolo j, celle qu’il connaissait le moins bien. A l’initiative de Christophe Derenne (directeur d’Etopia), une soirée rencontre-débat a été organisée aujourd’hui soir dans mon appartement.

Une vingtaine de jeunes ont d’abord écouté Rachel Brahy, chercheuse à l’ULG, qui présentait les conclusions d’un travail de recherche qu’elle a réalisé sur les  jeunes (18-20 ans) et leurs utopies. En très résumé (désolé Rachel, c’est un blog),  les jeunes n’ont-ils plus de rêves ?

Évidemment que si, mais ils sont plus « formatés », plus « suivistes », plus « politiquement corrects », plus « unanimistes » que les idéologies de la génération 68 … celle qui a créé Ecolo. Alors un débat s’est engagé. Il est évident que la situation des jeunes est bien différente aujourd’hui que celle que leurs parents ont connu (j’en ai déjà parlé ici).

Notre conviction, celle de la génération qui a créé écolo j, c’est qu’Ecolo doit être l’instrument qui concrétise les rêves et les aspirations de ces nouveaux citoyens. Notre génération n’a pas eu de Guerre d’Espagne. En 1936, le jeune engagé qui voulait combattre le fascisme espagnol et lutter pour une société plus juste pouvait s’embarquer vers le Pyrénées et combattre les futurs nazis dans le maquis. En 1968, les copains un peu plus âgés de Jacky pouvaient découvrir la plage sous les pavés. En 1999 comme en 2007, c’est beaucoup plus compliqué. Notre génération a mal vécu le terrible rapport de force … perdu des grèves dans l’enseignement où beaucoup d’étudiants – comme moi – se sont frottés aux picots de Laurette Onkelinx et aux politiques d’austérité budgétaire socialistes dans le secteur pourtant essentiel de l’éducation. Une génération qu’on affame et qu’on humilie, mais une génération debout.

Je suis persuadé que nos projets de solidarité internationale, de solidarité intergénérationnelle, d’émancipation individuelle et de sauvegarde de l’environnement sont ceux qui peuvent motiver les jeunes à s’engager. Je crois que Jacky est reparti vers Liège rassuré, les jeunes qu’il a rencontré ce soir avaient ce même feu sacré, ce feu qu’il avait vu dans les yeux d’anciens jeunes, ceux qui incarnent l’Ecolo aujourd’hui.

Jacky, c’était bon de te (re)trouver.