L’institut pour un développement durable (IDD) a fait connaître aujourd’hui les résultats d’une intéressante étude sur le pouvoir d’achat des ménages à revenus faibles. Un résumé de cette étude est lisible ici.

La conclusion de ces chercheurs est sans appel : depuis 2004,  les petits revenus ont perdu jusqu’à 400 € de pouvoir d’achat, en moyenne. L’IDD a déterminé cette baisse spectaculaire grâce à un indice original. Celui-ci permet de mesurer comment l’augmentation du prix du logement d’abord (location surtout), du prix de l’énergie ensuite et du prix des produits de première nécessité enfin (lait, pâtes, pain, œufs, etc) a gravement entamé la capacité financière des ménages à revenus modestes.

A l’heure où le prix du pétrole connaît des pics inconnus (et ça n’est pas terminé) et que nos champs, en remplacement de nos cultures alimentaires actuelles, vont lentement se garnir de plantes (OGM ?) qui serviront à fabriquer les biocarburants (qui portent terriblement mal leur nom) … il y a de quoi s’inquiéter.

Si on n’agit pas, la pression sur les prix des produits de première nécessité ne se fera que grandissante et … le (demi) plein de mazout ou la facture de gaz sera d’autant plus difficile à payer pour beaucoup. Surtout quand on pense que les ménages à faibles revenus vivent dans des logement généralement (très) mal isolés !

Des problèmes comme l’augmentation exponentielle du prix de l’énergie réclame des mesures courageuses, ambitieuses et structurelles. Tout le contraire du chèque mazout du gouvernement fédéral socialiste-libéral précédant. Ca demandera donc du temps. Il faut commencer, avant tout, par isoler drastiquement tous les logements, en débutant par ceux des personnes qui ont le moins de ressources financières. Via des primes encore plus importantes (comme Evelyne Huytebroeck le fait déjà à Bruxelles) mais aussi via des aides permettant au bénéficiaire de la prime de ne pas devoir avancer l’argent … qu’il n’a pas (tiers-investisseur).

Et que celles et ceux qui me diront que cela coûtera de l’argent aux pouvoirs publics se rendent compte que cette actuelle gabegie énergétique est couplée avec une intolérable misère sociale. L’argent public investi dans cette isolation drastique sera aussi de l’argent … que l’Etat belge et ses régions ne devront pas payer en droit de polluer sur le marché international du carbone, parce qu’elle ne respecte pas les critères de Kyoto et qu’elle émet trop de CO2 !

C’est un des éléments de réponse. Il y en a évidemment d’autres. Comme la nécessaire revalorisation des allocations sociales ou l’individualisation des droits. Je prendrai le temps d’en parler plus tard sur ce blog, tout comme la question des biocarburants.

En attendant, l’étude de l’IDD me permet de vous faire remarquer que la crise climatique est avant tout un problème social, qui affecte de plus en plus de citoyens, surtout pauvres. Prendre des mesures écologiques c’est permettre aux revenus les plus faibles de consacrer une part plus importante de leurs revenus à autre chose que leurs besoins de base. C’est ce combat-là qui m’intéresse.