D’après le site Internet de la Libre Belgique, le Secrétaire général de l’OTAN a aujourd’hui déclaré lors d’une conférence de presse que la Belgique lui aurait fait part de son souhait de « ne pas prendre de décision unilatérale », comme demander le retrait des bombes nucléaires américaines présentes sur son territoire.

Cette prise de position du gouvernement belge – interne à l’OTAN – semble en totale contradiction avec les positions défendues par la Belgique ces derniers mois, en particulier lors du Sommet pour la Sécurité Nucléaire qui s’est tenu la semaine dernière à Washington.

Le Premier Ministre et le Ministre des Affaires étrangères m’avaient pourtant tout deux assuré de leur volonté d’exercer une pression maximale lors des différentes réunions de l’OTAN pour atteindre l’objectif d’un monde totalement dénucléarisé, ceci lors de diverses commissions des Relation extérieures du Sénat ou dans des réunions informelles avec des associations pacifistes comme le CNAPD ou Mayors for Peace.

Mais si désormais la Belgique ne demande même pas le retrait des armes atomiques de son sol, quel sera dès lors sa marge de manœuvre dans la négociation multilatérale en cours ? Pour moi, la Belgique a – comme membre fondateur et pays hôte de l’OTAN – la légitimité et la capacité de pouvoir jouer un rôle moteur lors de la redéfinition du Cadre Stratégique de l’OTAN, en particulier en matière nucléaire.

Lors des réunions des Ministres des Affaires étrangères de l’OTAN, dont l’une est prévue à Tallin cette semaine, le Gouvernement fédéral a l’opportunité d’exercer une pression maximale pour mettre fin à la ruineuse course aux armements nucléaires aujourd’hui dénuée de fondements géostratégiques, la menace soviétique ayant disparu.

A cette occasion et comme Ecolo a pu le rappeler, le Gouvernement fédéral devrait officiellement demander le retrait des armes nucléaires présentes sur le sol belge et plaider pour que les pays membres de l’Union européenne en fassent autant.

A l’heure où l’Iran cherche par tous les moyens à se doter d’armes nucléaires extrêmement problématiques pour l’équilibre régional au Moyen-Orient, un signal clair des pays européens et de leurs alliés américains vers un désarmement nucléaire total serait un excellent signal politique.

En tous cas, voilà de la matière pour l’audition qui sera menée demain en Commission des Relations extérieures du Sénat. En effet, avec mes collègues, nous écouterons Abolition 2000-Belgique et leur plaidoyer … quelle actu !