A quand un budget transparent, responsable au profit des bruxellois et qui change la Ville

Publié le lundi 19 décembre 2011
Rédigé par 
Nicolas Blanchart

Budget 2012 à la Ville de Bruxelles

Ce 19 décembre, le Conseil Communal de la Ville de Bruxelles examine le budget 2012 préparé par la majorité actuelle PS-CDH.

Pour les verts de la Capitale, la majorité a trop tendance à ne pas prendre en compte la crise économique. « La crise économique n’est pas une donnée nouvelle. C’est inévitable, les recettes et dépenses subiront les effets du ralentissement conjoncturel et la situation d’équilibre qu’on nous présente ». Ecolo est donc demandeur d’une politique qui donne la priorité à des exigences de qualité de vie en Ville, particulièrement en faveur des bruxellois, tout en exigeant une réelle prudence et rigueur de gestion.

En 2006, 68% des investissements étaient financés par des emprunts et le reste par des subsides et fonds propres.  En 2012, 85% sont financés par des crédits.

Pour Ecolo, la Ville continue à s’endetter alors que la crise financière ne permettra plus d’emprunter à des niveaux aussi bas qu’auparavant. C’est une véritable crise de la dette qui menace Bruxelles. Et ici encore, aucune anticipation.

De manière générale, ECOLO Ville de Bruxelles pointe du doigt un manque flagrant de transparence : « Nous devons voter un budget de plus de 676 millions d’euros, et ce ne sont pas moins de 197 points qui concernent des subsides ou des transferts importants mais qui restent opaques ». Pour la conseillère communale, Catherine Lemaitre, « il faut des critères clairs d’attribution pour l’ensemble des subsides, notamment pour les 870.702 € prévus dans les transferts et qui n’ont ni objet ni destinataire ». « L’exercice de la démocratie n’est vraiment pas évident dans ces conditions », fustige Marie Nagy, cheffe de groupe. Et regrette aussi un manque d’ambition et de vision pour des enjeux urbains aussi importants que l’enseignement, l’environnement et la mobilité. « L’animation de la Ville compte plus qu’à une véritable et durable politique urbaine au profit de ses habitants », souligne Marie Nagy. Et de mettre en avant les nombreuses festivités du type Plaisirs d’hiver, dont les bilans environnementaux et en mobilité ne sont pas bons et sur lesquels il manque une vision intégrant le confort des riverains. « L’aménagement des Boulevards du centre tarde à être adapté alors qu’il s’agit là d’un réel besoin des bruxellois ».

Ecolo insiste particulièrement sur le volet Enseignement du budget 2012, qui doit être mis en perspective de la croissance démographique annoncée. « On se met à rêver quand la majorité place sous le sapin une enveloppe de 31 millions pour investir dans les écoles… Mais combien de promesses non-tenues ? Les écoles de la Ville souffrent et avec elles, élèves, professeurs et parents ! », insiste Zoubida Jellab, conseillère communale. « La listes est longue: manque d’enseignants, mauvaises conditions de travail, on chauffe des classes en été mais on n’est pas capable de remplacer des lampes défectueuses quand les jours raccourcissent, manque de chaises dans certaines classes, plus de concierges dans de nombreuses écoles de la Ville, état indescriptible de certaines toilettes… Preuve du malaise : cette semaine, 2 écoles ont mené des arrêts de travail, d’autres suivront, la patience a des limites ! ».

Autre évolution à remarquer dans le budget est celle des institutions culturelles de la Ville. La politique culturelle est une priorité pour Ecolo, nous regrettons que les budgets restent inchangés ou ont très peu varié, depuis 2010, ce qui représente en réalité une réduction des moyens. Ecolo demande à tout le moins une indexation des transferts vers ces institutions qui constituent aussi un attrait qualitatif important de la Ville et constituent l’offre culturelle au service des habitants.

Au niveau de la maîtrise des dépenses, les écologistes souhaitent que les mesures de réduction de consommation d’énergie (bâtiments et éclairage public) soient mieux programmées. « Ces dernières permettraient de faire des économies considérables et nécessaires au vu de l’endettement récurrent de la Ville tout en étant en accord avec les critères compris dans la Motion pour le climat votée par le Collège ». En effet, ni l’Agenda 21 adopté ni la politique énergétique et de réduction des émissions de gaz à effet de serre, motion « Union Locale pour le Climat » ne sont clairement identifiables dans le budget déposé par la majorité.

« Prenons un exemple concret : la Ville a créé une cellule énergie de 4 personnes pour mener à bien une opération de réduction des dépenses d’énergie. Si nous comparons cela avec le personnel de la Ville de quelque 7.000 agents, nous constatons qu’il s’agit d’un défi important pour lequel on ne se dote pas de moyens réalistes », déclare Marie Nagy.

Les verts relèvent également que la comptabilité énergétique qui doit accompagner, par décision du Conseil du 5 mai 2008, le budget, n’est toujours pas jointe. « Cet instrument qui permettrait de connaître avec précision les kwh ou les m3 de gaz ou les litres de mazout, qui sont consommés mensuellement et annuellement. La collectivité pourrait ainsi s’assurer du suivi des efforts mis en œuvre pour arriver à une utilisation rationnelle de l’énergie. Il est normal de se poser des questions sur le fait que, par exemple, les dépenses en matière de chauffage ont augmentent en moyenne de 84 % entre le compte 2005 et le budget 2011 ».

Enfin, force est de constater qu’aucun effort n’est mis en évidence dans la maîtrise des coûts. Ecolo se dit interpellé par l’augmentation des frais de correspondance (1.111.000€) alors que nous sommes à l’ère numérique, l’augmentation des frais de communication, l’augmentation de représentation/réception (519.000 euros contre 367.000 en 2010). Et surtout l’augmentation des frais d’études/de plans (3.273.000€). « C’est bien la marque de fabrique de la majorité en place : peu d’idées ou d’élan avec une réelle vision à long-terme…Alors on noie le poisson sous des études et autres groupes de réflexions…pour ne généralement rien décider. Avec très souvent le sentiment de mettre cet argent à la poubelle ».

Pour conclure sur une remarque cinglante, Catherine Lemaitre se demande pourquoi le poste dévolu aux sandwiches pour les réunions du Conseil  communal quintuple par rapport au budget 2011, « passant de 2.000 à 10.000 alors que seuls 990 ont été dépensés en 2010. 212,77€ sandwiches par conseiller communal! »

« Avez-vous encore bien le sens de la valeur l’argent? » demandent en cœur les membres d’Ecolo.

Marie Nagy, Cheffe de groupe, 0475/317107
Zoubida Jellab,

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