Souvenez-vous, les plus optimistes espéraient la fin du tabac dans l’HORECA pour – au mieux – le 1er janvier 2012. Il y a à peine 18 mois, un débat acharné avait pris place à ce sujet au Sénat puis à la Chambre. Dans ce dossier, que la députée Ecolo Muriel Gerkens tient à la culotte depuis de nombreuses années, les Verts ont toujours défendu une ligne claire : interdiction totale du tabac dans les lieux fermés ouverts au public, le plus vite possible, au nom de la santé publique et en particulier celle du personnel des cafés et bars.

Il n’en a pas toujours été de même ailleurs et la décision récente de la Cour Constitutionnelle nous donne une occasion de nous en rappeler. En 2010, après un volte-face incroyable, le PS était passé d’un vote au Sénat en faveur de l’interdiction de fumer (un amendement que j’avais introduit avec Zakia Khattabi) pour changer d’avis ensuite à la Chambre ! Elio Di Rupo n’hésitait pas à parler à l’époque du droit qu’avaient les consommateurs de « déstresser » en fumant une petite cigarette au café, en période de crise économique.

La nouvelle loi ainsi (mal) votée créait une discrimination entre les grands établissements qui pouvaient s’offrir les coûteuses installations d’extraction de fumée et les petits troquets de village ou de quartier qui évidemment allaient devenir non-fumeurs … par manque de moyens. En effet, la loi imposait l’interdiction de fumer partout, sauf dans les endroits prévus spécifiquement à cet effet : ces horribles espaces qui ressemblaient à ces ex-wagons de train fumeurs (oui, avant on fumait dans les trains, les avions et les restaurants !).

Un recours a été introduit auprès de la Cour constitutionnelle et celle-ci a cassé la disposition inégalitaire de la nouvelle loi. Du coup, l’interdiction s’impose à tous, dès le 1er juillet 2011 ! C’est une très bonne nouvelle, qui dépasse tous les espoirs de celles et ceux qui portent ce dossier au nom des milliers de malades du tabac. L’entrée en lice de tierces personnes dans le débat, à savoir les juges de la Cour constitutionnelle, met finalement tout le monde d’accord et permet à une décision politiquement difficile d’entrer en vigueur sans que le PS ne doive prendre courageusement position pour l’interdiction de fumer