Electrabel a fait savoir il y a 8 jours qu’un obus de la Première Guerre mondiale a été retrouvé sur son site d’exploitation nucléaire de Tihange.

La bombe se trouvait enfuie près d’un bâtiment administratif, fort heureusement pas dans les environs immédiats de l’un des 3 réacteurs. Le « Service d’enlèvement et de destruction d’engins explosifs » s’est rendu sur place et a directement évacué l’objet.

Cet énième incident m’a poussé à poser les questions suivantes au Sénat, à Joëlle Milquet qui gère la sûreté nucléaire :

  • A-t-on entamé les recherches pour déterminer si d’autres obus de la Première ou de la Seconde Guerre mondiale pouvaient encore se trouver dans les environs immédiats des réacteurs nucléaires de Tihange ? On imagine que si ce vieil engin est resté presque 100 ans au même endroit, d’autres pourraient s’y cacher également.
  • Est-ce que le même type de recherche a été initié sur les autres sites nucléaires belges : Doel, Mol ou Fleurus mais aussi sur les sites français voisins de Chooz ou néerlandais de Borssele (dont l’impact d’un accident potentiel pour les populations belge est très important) ?

La Ministre m’a répondu que les enquêtes sont en cours, à Tihange et ailleurs en Belgique. Ouf ! Selon elle, il est possible que l’obus retrouvé vienne de terres de remblais importées lors de la construction du site ! Cela veut donc dire concrètement que d’autres bombes du même lot de terre importé pourraient être localisées ailleurs sur le site hutois. On verra ce que les enquêtes donnent. Je demanderai le résultat de cette enquête et vous donnerai suite.

Cet énième incident nous rappelle le caractère intrinsèquement dangereux du nucléaire, et ce en toutes circonstances. Même les plus triviales, inattendues ou improbables, comme ici. Il y a tout bientôt 2 ans, ce sont aussi des circonstances improbables, inattendues et malheureusement gravissimes qui ont provoqué l’accident nucléaire de Fukushima. Là, l’impensable et le pire se sont produits.

L’incident de la bombe à Tihange intervient dans un contexte particulier : l’un des réacteurs est actuellement à l’arrêt pour cause de fissures constatées dans la cuve où est stocké le combustible. Les risques s’accumulent donc sur ces vieux outils dont le Gouvernement a récemment décidé la prolongation.

Avant-hier au Parlement wallon, les dinosaures libéraux, socialistes & sociaux-chrétiens (ces deux derniers pourtant dans le Gouvernement wallon …) attaquaient stupidement l’ambitieux cadre éolien de Philippe Henry. Pour info aux conservateurs, si une bombe des guerres passées explosait sous un moulin planté dans les champs wallons, ça n’aurait aucune conséquence sanitaire, environnementale et … économique. Qu’ils aillent demander aux Japonais ce qu’ils en pensent.