Depuis plusieurs mois, la Ville de Bruxelles a le projet de créer un « temple de la bière » dans le bâtiment de la Bourse : le « Beertempel ». Ce projet était à l’ordre du jour du Conseil communal du 28 avril. Marie Nagy, conseillère communale et cheffe de groupe Ecolo-Groen au Conseil communal, est très préoccupée par ce projet. Ce qui inquiète le plus Marie Nagy ainsi que différents acteurs de la bière à Bruxelles, est la place réelle qu’occupera la culture brassicole belge au sein de ce temple. « L’avis de marché qui a été transmis précise très bien les données et exigences architecturales mais très peu celles relevant du projet même. Il en est de même pour le cahier spécial des charges » précise Marie Nagy. « Quand je vois les références de la Ville pour développer ce projet, il s’agit de lieux très commerciaux : l’Heineken Experience à Amsterdam, le Scotch Whisky à Edimbourg et surtout le Guiness Storehouse à Dublin. Va-t-on réellement mettre en avant l’ancrage culturel de la bière en Belgique ? L’incroyable diversité des bières ? La passion et la complexité du métier de brasseur ? Quelle place donnera-t-on aux innombrables petites et moyennes brasseries qui font la renommée de la bière belge et fournissent les bières les mieux cotées de Belgique ? », s’interroge Marie Nagy. Interpellé en juin, par le Conseiller Michael François, le collège s’était montré rassurant, mais n’avait rien avancé de concret.

L’Arrêté pris par la Ville de Bruxelles le 28 avril pour l’étude et la réalisation du projet prévoit de le financer comme suit:

  • un emprunt de la Ville pour 6.050.000€
  • une subvention de Beliris (subsides fédéraux) pour 6.050.000€
  • une subvention de la Région pour la promotion du tourisme pour 6.050.000€
  • une subvention de la Région pour la restauration d’un bâtiment classé pour 6.050.000 €
  • un sponsoring privé pour la promotion de l’industrie brassicole belge pour 6.050.000€.

< div>Mari e Nagy est stupéfaite : « il me revient que peu de brasseries pourront participer à cet appel pour le sponsoring et que les montants à fournir sont inaccessibles pour les petites et moyennes brasseries. Si ce projet est financé à 80% par les pouvoirs publics, il ne doit pas se contenter d’être la « Guiness Storehouse » à la belge, faisant la part belle à la promotion commerciale des grands groupes brassicoles belges ». C’est tout le savoir-faire belge de la bière, son ancrage culturel ainsi que la diversité qui intéressent les très nombreux amateurs de bières artisanales. Un brasseur local précise effectivement que « l’amateur de bière étranger est tout à fait éclairé et ne vient absolument pas pour les grosses marques ». Aux interpellations de Marie Nagy, le Collège s’ est voulu rassurant sans apporter aucun élément concret.

Marie Nagy demande donc de la clarté de la part Collège sur la structure juridique de la gestion du partenariat public privé qu’est ce « Beertempel » avant de poursuivre ce projet « l’importance de l’investissement public prévu, à hauteur de 80% et de 24 millions d’euros,  ne peut servir à faire la part belle aux intérêts commerciaux de grands groupes brassicoles multinationaux aux dépens des brasseries artisanales et de l’horeca spécialisé dans la vente de ces bières ».

Marie Nagy, cheffe du groupe Ecolo-Groen au conseil communal de la Ville de Bruxelles