Les énormes risques que nous font courir l’énergie nucléaire sont beaucoup trop importants pour constituer une alternative durable et crédible aux autres sources d’énergie productrices de gaz à effet de serre comme le gaz ou le pétrole. Il n’y a, à l’heure actuelle, aucune solution acceptable et finançable pour la gestion des déchets nucléaires, dont la dangerosité portera effet pendant des centaines d’années après leur stockage.

Ajoutons que la disponibilité naturelle de l’uranium, tout comme celle des énergies fossiles, n’est pas infinie. La sortie de l’électricité nucléaire prévue par la loi d’ici à 2025 est tout à fait compatible avec l’objectif de diminution des émissions de gaz à effet de serre fixé par le protocole de Kyoto. Ecolo a développé un scénario de production d’électricité à l’horizon de 2030 qui rencontre ces deux objectifs. Les projets de production d’électricité verte et de cogénération initiés par le secteur privé depuis l’adoption de la Loi suffisent d’ailleurs déjà à remplacer les centrales nucléaires dont la fermeture est programmée en 2014 et 2015.

Des mesures complémentaires doivent être prises pour effectivement pouvoir se passer totalement des centrales nucléaires, à terme. Il est dès lors essentiel d’augmenter prioritairement l’efficacité énergétique (c-à-d l’isolation), la maîtrise des consommations et de promouvoir de toutes les manières possibles la production d’électricité verte (éolienne, photovoltaïque, marémotrice, biomasse, etc.).  Pour y parvenir, Ecolo propose :

  • De soutenir tout particulièrement les projets d’installation de champs éoliens sur les bancs de sable de la Mer du Nord, qui permettraient à la Belgique de faire un important bond en avant dans le classement des pays proactifs en matière d’énergies renouvelables.
  • D’atteindre 30% d’électricité produite par cogénération en 2030, notamment par le développement des réseaux de chaleur locaux et coopératifs.
  • D’augmenter les quotas d’électricité verte exigés de tous les fournisseurs d’électricité. L’objectif pour chaque producteur doit être de fournir au minimum 35 % d’électricité d’origine renouvelable pour 2030. L’intérêt est double : produire vert et plus efficace, et produire près des lieux de consommation, ce qui assure une activité économique locale.

Comme l’urgence climatique, la sortie du nucléaire est une opportunité, l’opportunité de réorienter la société et l’économie vers des choix industriels sûrs, respectueux de la santé, de la sécurité et de l’avenir des générations d’aujourd’hui et de demain … en plus de créer des emplois et des entreprises non délocalisables, pour longtemps !