Bye Bye Belgium ? 1

Publié le 11/09/07
RĂ©digĂ© par 
Jeremie Spinazze


VoilĂ  presque 100 jours que nous n’avons pas de gouvernement fĂ©dĂ©ral.

L’ambiance plombĂ©e du dĂ©bat « Mise au point » (la scission de la Belgique) avant-hier sur La Une tĂ©lĂ© m’a donnĂ© envie de partager plusieurs rĂ©flexions sur l’hypothĂšse sĂ©paratiste.

Le constitutionnaliste Hugues Dumont a pour moi avancĂ© le principal argument pertinent de l’émission : que les partis flamands Ă©noncent clairement leur objectif final dans cette demande de dĂ©fĂ©dĂ©ralisations supplĂ©mentaires.

S’il s’agit de l’indĂ©pendance de la Flandre, il faudra alors nĂ©gocier – froidement – la scission du pays, en veillant Ă©videmment aux intĂ©rĂȘts de ceux qui restent (Wallonie et Bruxelles). S’il s’agit d’une avancĂ©e fĂ©dĂ©raliste supplĂ©mentaire (comme la scission de BHV) mais que les partis flamands Ă©noncent clairement leur intention de rester dans un cadre belge, alors il s’agira de nĂ©gocier ces avancĂ©es communautaires, avec contreparties pour les Francophones.

Dans tous les cas envisageables, y compris le plus loufoque, le seul verbe commun au diffĂ©rentes phrases du paragraphe prĂ©cĂ©dent c’est nĂ©gocier : avec des contreparties Ă©videmment trĂšs fortes Ă  offrir aux Francophones, qui n’ont rien demandĂ©. C’est un principe politique de base : celui qui veut, paie.

Dans le mĂȘme pays ou non, Flamands et Francophones sont condamnĂ©s Ă  nĂ©gocier, s’entendre et vivre ensemble parce qu’ils partagent le mĂȘme coin d’Europe fortement interconnectĂ© avec Bruxelles comme maillon central.

Si j’ai adhĂ©rĂ© Ă  Ecolo, c’est justement parce que – si je crois que les Francophones ne doivent pas ĂȘtre dupes des marchandages communautaires qui se feraient Ă  leurs dĂ©pens – il me semblait que ces questions Ă©taient secondaires par rapport Ă  des objectifs plus porteurs comme la rĂ©volution Ă©conomique Ă©cologique ou la lutte sociale pour plus d’égalitĂ©. Pour paraphraser le chanteur Arno, voici une illustration amusante qui circule sur internet et qui remet l’Ă©glise au milieu du village, les vrais enjeux politiques au coeur du dĂ©bat ou … les eaux aux portes de la Wallonie :


Comme vous l’avez lu ou entendu, Ecolo a posĂ© 3 conditions pour faire son entrĂ©e dans une coalition gouvernementale jamaĂŻcaine (verte / orange / bleue) :

  1. que l’on parle de fond et en particulier de dĂ©veloppement durable et de social dans l’accord de gouvernement Ă  (re)nĂ©gocier ;
  2. que l’on prenne Groen! dans l’attelage, Ă  partir du moment oĂč Ecolo et Groen! partagent le mĂȘme groupe parlementaire tant Ă  la Chambre qu’au SĂ©nat (unique en Belgique) ;
  3. que le CD&V se dĂ©solidarise de la NVA 
 Ă  cause de laquelle il prend des positions communautaires intransigeantes et dĂ©magogues.

Ecolo est un parti adulte et responsable. Il est normal qu’il s’assure de pouvoir faire avancer dans un futur gouvernement le programme politique sur base duquel il a gagnĂ© les Ă©lections du 10 juin dernier. On en parlait dĂ©jĂ  voici quelques semaines.

Et en attendant, le PS fait des pieds et des mains pour entrer par la fenĂȘtre du gouvernement fĂ©dĂ©ral, alors que la porte lui a Ă©tĂ© refermĂ©e sur le nez par l’Ă©lecteur voici 3 mois. Pourtant, les socialistes ont tout ce qu’il faut dans leur “boutique” pour arrĂȘter de stresser, regardez ici (© Catherine).

Je ne signerai pas la pétition de cette sympathique Liégeoise appelant à la sauvegarde de la Belgique. Elle est trop francophone, trop émotionnelle et trop peu charpentée idéologiquement. Je préfÚre les actions et les réflexions de B-Plus, cette ASBL réellement bilingue promouvant une Belgique fédérale équilibrée et le rapprochement entre les deux communautés.

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