Client.e ou Citoyen.ne (1)
VoilĂ plus d’1 mois que j’arpente les rues de Bruxelles, les routes et places de Wallonie. On discute Ă la sortie des (super)marchĂ©s, aux terrasses des cafĂ©s, on distribue un tract dans les boĂźtes aux lettres, on dĂ©bat avec les autres partis dans les Ă©coles ou les maisons de quartier ou on passe nos soirĂ©es avec les invitĂ©-e-s de nos ami-e-s pour une “soirĂ©e tuperverte“. Tout ça pour convaincre, tout ça pour faire comprendre que notre projet en vaut la peine. Hier nous Ă©tions au moins 40 militants verts Ă traverser la foule de la Rue Neuve pour distribuer aux passants nos propositions Ecolo. Quel super accueil !
Ce qui me frappe dans cette campagne, c’est notre diffĂ©rence par rapport aux autres partis. Les partis traditionnels ont habituĂ© les citoyens Ă avoir un rapport client / fournisseur, alors que normalement il devrait y avoir une relation politique / citoyen. On m’a demandĂ© au moins 15 fois depuis mon marathon politique ce que je pouvais offrir en Ă©change d’un vote pour moi ou mon parti. Ca va de la dame ĂągĂ©e qui me demande si je ne peux pas faire quelque chose pour qu’elle obtienne un logement social de meilleur qualitĂ©, Ă l’Ă©tudiant qui me demande si je ne peux pas lui offrir un passe-droit pour qu’il obtienne une bourse, en passant par un autre jeune qui me demande si je ne sais pas comment le faire entrer comme agent communal.
La politique, je l’ai toujours pensĂ©e comme un moyen de faire Ă©voluer la sociĂ©tĂ© , au bĂ©nĂ©fice de l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral en s’inquiĂ©tant tout d’abord du sort des plus faibles. Lorsqu’un mandataire PS, MR ou cdH promet de mettre le dossier d’un-e tel-le au-dessus de la pile, il fait certainement plaisir Ă son affidĂ©, son client, son obligĂ© ⊠mais il brise le principe d’Ă©galitĂ© de tous devant la rĂšgle, la loi. Il mine aussi la confiance dĂ©jĂ prĂ©caire que les citoyens ont en la politique et ses reprĂ©sentants.
L’aide sociale, la bourse d’Ă©tude, le logement social ou l’emploi public ne sont pas des marchandises nĂ©gociables contre un vote . Ce sont des droits. Chacun doit avoir l’occasion d’y prĂ©tendre si elle ou il remplit les critĂšres objectifs et justes qui ont Ă©tĂ© fixĂ©s pour en bĂ©nĂ©ficier.
En dĂ©bat, les partis traditionnels se dĂ©fendent de pratiquer cette mĂ©thode dont Ă©videmment ils ne sont pas fiers. Mais alors, pourquoi organisent-ils des permanences sociales ? Une permanence sociale doit ĂȘtre assurĂ©e par des assistants sociaux, dont le mĂ©tier est de conseiller, orienter, aider les citoyens en dĂ©tresse ou en manque d’information. Ces agents publics, payĂ©s dĂ©cemment, vont non seulement offrir une aide utile et de qualitĂ©, mais ne rĂ©clameront pas de vote en Ă©change du service professionnel qu’il rendront. Le rĂŽle du politique est de gĂ©rer, orienter la sociĂ©tĂ©, pas de s’improviser assistant social âŠ