Greenwashing

Publié le 18/10/07
RĂ©digĂ© par 
Jeremie Spinazze


Depuis quelques annĂ©es, on voit fleurir dans les espaces publics, Ă  la radio ou dans les magazines, des publicitĂ©s nous ventant – souvent Ă  tort – les mĂ©rites Ă©cologiques de tas de produits. Vous voyez partout des ours polaires, des pingouins en mal de banquises, des glaciers en perdissions Ă  tous les coins de rue ou tout simplement des pubs pour donner bonne conscience Ă©cologique au producteur / consommateur. C’est ce qu’on appelle le greenwashing.

En effet, une voiture, mĂȘme si elle n’émet que 100 gr de CO2 par km (ce qui est vraiment trĂšs peu au regard de la moyenne actuelle des vĂ©hicules en circulation) 
 elle continue Ă  Ă©mettre du CO2 
 et des particules fines (le cauchemar des nombreux allergiques)
 et prend de la place dans l’espace public 
 et est dangereuse pour les usagers faibles (piĂ©tons, cyclistes) 
 etc.

Un intĂ©ressant article de LibĂ©ration © de ce lundi 15 octobre 2007 raconte qu’en NorvĂšge les vendeurs de vĂ©hicules ne peuvent plus utiliser cette façon de faire de la pub, sous peine de se faire condamner pour publicitĂ© mensongĂšre. Le voici:

Le travail rĂ©alisĂ© par le secteur automobile pour rĂ©duire ses Ă©missions de CO2 et autres polluant est trop lent mais rĂ©el. Il n’est cependant pas du tout possible en l’état actuel des technologies de parler de « voiture propre ». C’est faux et particuliĂšrement pernicieux.

Notez qu’aujourd’hui mĂȘme, le gouvernement wallon vient d’annoncer une mesure visant Ă  promouvoir les « voitures propres » (dixit Michel Daerden). Comme l’écrivent Monica Dethier et Bernard Wesphael d’Ecolo :
« Le Gouvernement veut octroyer un bonus allant de 100 Ă  1000 € lorsqu’un vĂ©hicule rejette moins de 146gr de CO2/ Km. Or, l’obtention actuelle d’un bĂ©nĂ©fice fiscal pour les voitures propres au niveau fĂ©dĂ©ral est quant Ă  elle rĂ©servĂ©e aux modĂšles dont les rejets de CO2 sont infĂ©rieurs Ă  115 gr/Km et Ă  105 g pour la dĂ©duction la plus forte. Par ailleurs, l’objectif europĂ©en pour 2010 est de produire des modĂšles ne dĂ©passant pas les 120gr de rejet/Km en moyenne ! ». Leur communiquĂ© de presse est lisible en entier ici.

La rĂ©ponse au dĂ©fi Ă©cologique ne doit pas seulement consister Ă  travailler Ă  la marge du systĂšme, pour rĂȘver du futur et trĂšs hypothĂ©tique vĂ©hicule individuel propre. DĂšs aujourd’hui, la vraie question est de savoir si l’usage du vĂ©hicule individuel est toujours indiquĂ©, si le trajet en question est vraiment utile et si oui, s’il ne peut pas ĂȘtre rĂ©alisĂ© autrement, sans ĂȘtre un anti-voiture primaire, mais un citoyen conscient.

Pour ça, les pouvoir publics doivent tout mettre en Ɠuvre pour offrir une alternative crĂ©dible par la promotion des transports en commun tant en ville qu’en milieu rural, par la promotion du vĂ©lo, du carsharing et de tout autre moyen de transport alternatif au vĂ©hicule individuel, fĂ»t-il moins polluant.

En rĂ©gion bruxelloise, Evelyne Huytebroeck a lancĂ© deux initiatives trĂšs fortes pour la diminution du nombre de vĂ©hicules individuels et la promotion du vĂ©lo, la prime Bruxell’Air et Friday BikeDay. Allez voir, ça vaut le coup !

En attendant, méfiez-vous des pubs mensongÚres.

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