Voici quelques semaines, Laurent Scholaers, le très dynamique animateur du site Internet Terre d’idées m’a longuement interviewé.

Ce jeune journaliste, également concepteur du site www.elections-2007.be, a décidé de rassembler dans un livre paru aujourd’hui 7 témoignages, de 7 jeunes qui pour la première fois sont candidats à une élection. Juliette Boulet et moi sommes les 2 Ecolos du panel. Ce livre peut être acheté en ligne via le site www.terredidees.be !

Je garde un excellent souvenir de cette rencontre. On a rarement le temps, en campagne électorale, d’approfondir à ce point chacun des aspects de la vie publique. Mon interlocuteur a pris le soin de rester fidèle aux propos que j’ai tenus. Quel magnifique boulot !

Maintenant, je me réjouis de lire ce qu’ont raconté les autres jeunes … En attendant, voici un extrait choisi de ce que vous pourrez lire de ce que j’ai dit dans le livre de Laurent Scholaers :


Cette transmission du savoir porte aussi sur le civisme, la politesse et le respect d’autrui ou de la propriété. Trouvez-vous que ces valeurs soient correctement transmises ? Doit-on chercher à conserver, voire renforcer, cette transmission ou préférez-vous une évolution naturelle de ces valeurs ?

Je pense que quand une personne se sent respectée, elle respecte les autres. Et si une personne venait à transgresser le principe du respect par l’insulte ou un acte violent, elle doit être punie. Mais il faut aussi être conscient qu’une personne qui aurait été emprisonnée ressortira un jour.

Pour moi la punition doit être rapide, expliquée et effective. Ce qui me rend perplexe, par contre, c’est la réaction de la société lorsqu’une personne très jeune a commis un acte délictueux. Ça ne me paraît pas très intelligent de le placer dans un endroit qui est lui-même criminogène parce qu’à ce moment-là, on va avoir des histoires comme celle de Farid le Fou qui est en prison depuis l’âge de quinze ans et qui est devenu un super criminel qu’il sera probablement toujours. Je suis très réticent à l’idée qu’on mette des jeunes en prison. […]

Plutôt que des peines d’emprisonnement, on doit envisager des peines alternatives très encadrées. Ça demande évidemment du personnel et des investissements publics mais ce sont aussi des futurs récidivistes en moins. Il faut voir où est l’intérêt de la société. Je pense qu’on peut dépenser plus d’argent pour l’aide à la jeunesse pour devoir moins en dépenser en nettoyage de tags, ou en soins médicaux et psychologiques pour des personnes agressées. […]

Et puis, il y a autre chose qui moi me touche beaucoup, c’est cette forme de pression publicitaire ou de la société de consommation qui est extrêmement forte sur les jeunes aujourd’hui. Ce qui est arrivé avec Joe Van Holsbeek, c’est ça. C’est quelqu’un qui s’est fait tuer, du façon absolument inique, par quelqu’un qui souhaitait posséder un objet qu’il n’avait pas. La société survalorise ce genre d’objets. Et nous sommes arrivés dans une société où il est plus important d’être consommateur qu’autre chose, en oubliant qu’être citoyen est aussi très bien. Malheureusement, posséder est plus valorisé qu’être. On pourrait imaginer la suppression totale de la publicité pour les moins de douze ans à la télévision par exemple, sachant qu’ils sont des cibles privilégiées du système de consommation.