Planête Nature

Publié le 06/04/08
Rédigé par 
Jeremie Spinazze

Je vous écris en regardant d’un œil l’émission Planète Nature sur la Une (RTBF). Quel changement d’univers médiatique entre le Jardin Extraordinaire de mon enfance et l’émission d’aujourd’hui !

Il y a 15 ans, on voyait des lions avaler des gazelles (ce qui effrayait d’ailleurs les enfants) et aujourd’hui on a droit à presque 3 heures de dossier de fond, à 20h, sur la disparition de la biodiversité. Ca effraie peut-être d’ailleurs les adultes.    😉

Ce qui me frappe dans l’enchaînement des reportages, c’est la mise en cause, systématique et étayée du mode de production industriel non-durable : disparition des abeilles, perte de diversité dans les fruits et légumes, destruction des forets, changements climatiques (évidemment) etc. C’est à chaque fois une industrie, quelle soit agroalimentaire, forestière, de la pêche qui est à l’origine du problème. Une industrie non-durable ou un mode de vie qui visent à la maximalisation des profits (faciles et directs) au détriment des ressources naturelles (bien sûr) mais donc aussi de la santé des humains, à commencer par celles et ceux que ces industries emploient. Les industriels non-durables se défendent en avançant qu’ils répondent à la demande d’un marché, à savoir … nous. Tous les citoyens.

Prenons le cas du bois. Je suis en train de chercher du bois dur pour construire une terrasse extérieure. Il est possible aujourd’hui d’acheter du bois labellisé FSC … mais quelle recherche il faut, aujourd’hui, mener pour trouver ce type de bois ! Je n’ai toujours pas trouvé.

Le reportage de Planète Nature montrait que les détaillants de ce type de bois ne connaissaient pas bien ce type de label. Ils disaient aussi que le client est poussé par son architecte à utiliser ce type de bois africain, provenant de forêts primaires, souvent exploitées illégalement. Il est donc urgent de changer cette mode des bois africains. Que le comble du chic soit l’utilisation d’un bois africain, certes, mais labellisé FSC ! Les pouvoirs publics peuvent agir, à commencer par s’obliger à n’utiliser que ce type de bois labellisé pour ses marchés publics.

C’est aussi la première fois qu’à une heure de grande écoute, la question sociale et économique (au-delà de la question bien évidemment écologique) des OGM est posée ! Mon principal souci sur ce dossier, bien plus que les questions de santé (visiblement importants) c’est que quelques entreprises multinationales puissent contrôler l’entièreté d’un secteur agricole, comme le maïs au Mexique. Ils s’approprient de la sorte des graines (en brevetant le « vivant ») que nos peuples et cultures ont pourtant cultivées durant des milliers d’années !

N’oublions pas non plus que Monsanto, qui est la principale société transgénique concernée, est à l’origine un fabriquant de pesticides (dont le fameux Roundup). C’est en voulant créer des plantes alimentaires résistant à ses produits pesticides, que Monsanto s’est lancé dans l’aventure transgénique. Son objectif est évidemment économique : pouvoir vendre au monde entier ses produits pesticides … et ses plantes qui y résistent. Les autres semences étant vouées à disparaître, si nous ne réagissons pas. L’émission vient de m’apprendre que la biodiversité était plus grande à Bruxelles qu’en Wallonie … car les pesticides ne sont pas dispersés à grande échelle par les agriculteurs dans la capitale ! Un comble.
Encore une fois, l’une des questions économique et sociale d’aujourd’hui est liée à un enjeu environnemental. Plus que jamais, je suis de ceux qui pensent qu’on peut être les experts environnementaux d’aujourd’hui pour éviter de devenir des gestionnaires de la crise de demain.

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