Comme promis, voici le dernier volet de la série consacrée aux USA et à Obama en particulier. La suite du débat a été consacrée aux questions-réponses dont voici un compte rendu très personnel.

L’inévitable question de la couleur de peau de Barack Obama et de son impact a été posée. On connaît l’énorme effet de « normalisation » qu’a eu la campagne puis l’élection du nouveau président pour la communauté afro-américaine.  Cependant, Katya Long nous a appris que dans certains comtés du Sud du pays, un phénomène marginal mais néanmoins interpellant était apparu : des démocrates « blancs », généralement pauvres, votant pour ce parti depuis des dizaines d’années, ont finalement voté McCain pour des raisons raciales. On a donc vu une sorte d’effet Obama inversé dans cette Amérique rurale et conservatrice dont je vous parlais ici.

François Heinderyckx a également fait remarquer que si Obama avait gagné, et haut la main, son score reste relativement modeste au regard des circonstances politiques extraordinairement favorables dans laquelle il a fait campagne : double guerre catastrophe, impopularité inédite du président en titre depuis 8 ans, crise économique sans précédent. Ajoutons que la campagne de Barack Obama fut d’une efficacité redoutable et reconnue par tous comme l’une des plus belles « success story » du genre. Il y a donc un facteur caché de cette absence de ras-de-marée électoral : ce même facteur racial.

La question des lobbies, omniprésents au sein du système politique américain, a aussi été abordée. Barack Obama avait imposé une règle dans le cadre du recrutement de son administration. Le « spoiled system » fait qu’au USA, lorsque le Président change, ce sont tous les cadres fédéraux qui changent avec lui, soit des milliers de fonctionnaires. La nouvelle règle prévoit qu’une personne assumant des responsabilités au sein de la galaxie démocrate à la Maison blanche ne pouvait pas avoir travaillé pour un lobby depuis une période donnée. Il se fait que pour un certains nombre de membres de la nouvelle équipe, il y aurait eu des exceptions. Déjà.

A l’heure qu’il est, de nombreux dossiers ont connu un revirement spectaculaire depuis l’arrivée du nouveau Président : la fermeture de Guantanamo, le plan de relance économique qui se compte en centaines de milliards de $, le lancement d’un ambitieux plan de couverture médicale universelle ou l’abolition de décrets ou autres actes présidentiels bushiens autrefois guidés par des motifs religieux radicaux (cellules souches ou financement de l’aide sociale ou de l’aide au développement par l’intermédiaire d’ONG religieuses).

Au niveau de la politique énergétique et de l’environnement, c’est là que la déception des Européen-e-s risque d’être la plus grande. Remémorez-vous dans quel contexte hyper-productiviste le Président Obama va évoluer  … Dans ces circonstances, Hubert Bedoret rappelle les accointances du nouveau chef de l’exécutif américain avec le lobby des agrocarburants et sa position ambiguë sur les forages de pétrole et de gaz offshore et en Alaska, sans parler du nucléaire, il n’est ni pour ni contre. Au sujet de la récente polémique belge sur le pseudo Forum Nucléaire, je ne vais pas vous faire l’insulte de vous rappeler tous les arguments que j’avais déjà développés sur ce blog.

Voilà ce que j’ai retenu de ce débat. Le prochaine rencontre du même type, organisée par écolo j concernera la mobilité à Bruxelles. Un débat (très) animé entre Céline Delforge (Ecolo) et Pascal Smet est prévu, explosif !