Il y a une dizaine de jour, je me suis rendu avec ma collègue VIBThérèse Snoy au Vlaams Instituut voor Biotechnologie (BIM), à Gand, à leur invitation. Rappelez-vous, c’est cette institution qui avait demandé et reçu l’autorisation du Gouvernement fédéral de planter, à l’air libre, des peupliers OGM. J’en avais parlé ici.

Fioles en laboOn nous a ainsi expliqué les missions et les recherches en cours de cette institution publique flamande créée à l’initiative de l’ex-Ministre-Président Luc Van den Brande, il y a une dizaine d’année. Il s’agit bien d’un établissement scientifique qui se voit chargé de mener des recherches dites fondamentales en matières animale et végétale (« biotechnologies » ou « technologies du vivant »). Celles-ci prennent place dans les laboratoires de toutes les universités flamandes, chacune de celles-ci se spécialisant dans un domaine particulier.

Pour mener à bien ces travaux, des moyens publics importants sont dégagés annuellement. Ceux-ci sont ensuite complétés par un montant équivalent issu du secteur privé en général et du monde agro-médico-industriel en particulier (GSK, BASF, Sanofi etc). Dans certaines circonstances, c’est du capital à risque (« venture capital ») qui est mobilisé.

Il ne s’agit donc pas de « recherche fondamentale » dans le sens où nous l’entendons souvent côté francophone. L’objectif d’un tel institut est de permettre la transposition la plus rapide possible de découvertes scientifiques vers le monde industriel, dans le but de rendre l’économie flamande encore plus compétitive (sic) en la matière.

Alors, très concrètement, nous avons visité quelques laboratoireSouris transgéniques (de loin). L’un consacré aux recherches menées sur un vaccin contre la grippe (dont la H1N1), le cancer du sein et la gestion des chocs créés par les infections massives. C’est là que qu’on nous a expliqué l’usage de souris (parfois transgéniques) dans le cadre de ces recherches. Nous n’avons pas pu voir les souris elles-mêmes (trop dangereux …pour elles).

L’autre partie de la visite a été consacrée aux recherches menées du côté des végétaux. C’est ainsi que nous avons visité des serres immenses où se côtoient plants de maïs, peupliers, et plantes diverses, transgéniques ou non. C’est ainsi qu’on nous a détaillé la recherche menée là-bas sur les peupliers.

BioethanolLa culture du peuplier est envisagée ici comme source de bioéthanol, de l’alcool qui peut être ajouté aux carburants fossiles. La macération des peupliers permet la transformation du sucre qui y est contenu en alcool. Mais cette alcoolisation est en partie inhibée par la forte présence de lignine, un composant du bois qui rigidifie ses cellules dont les chercheurs du BIM essaient de limiter la proportion par transgénèse.

En résumé : ils ont introduit un ou plusieurs gènes d’une autre sorte de peuplier (contenant moins de lignine) dans l’ADN d’un peuplier à la base très productif du point de vue de l’éthanol. J’ai évidemment immédiatement demandé si cette espèce de peuplier ne pouvait pas être obtenue par simple croisement, créant ainsi un hybride (non-OGM) et non un mutant (OGM). On m’a répondu du tac au tac que si, mais « ça prendrait beaucoup trop de temps ».

(à suivre)