Premiers pas (1)

Publié le 27/07/09
RĂ©digĂ© par 
Jeremie Spinazze

Ce 16 juillet, j’ai donc prĂȘtĂ© serment au SĂ©nat. J’y remplace Isabelle Durant qui, deux jours plus tĂŽt, est devenue DĂ©putĂ©e europĂ©enne et  
 vice-prĂ©sidente du Parlement europĂ©en !

Je mĂ»ris cet article depuis une semaine et j’ai longtemps hĂ©sitĂ© Ă  vous parler de ce « rite de passage ». Pour une fois, je n’allais pas vous entretenir de thĂšmes de fond. Mais voilĂ , ce qui m’est arrivĂ© est assez original, alors je vais profiter de l’étĂ© et des vacances parlementaires pour vous dĂ©crire ce que ça fait de devenir SĂ©nateur Ă  31 ans. Voici donc le dĂ©but d’une sĂ©rie d’articles sur mon apprentissage express de jeune parlementaire.

Ma journĂ©e a commencĂ© ce jeudi-lĂ  par une rĂ©union de groupe, qui rassemble tou-te-s les DĂ©putĂ©-e-s et SĂ©nateurs-trices d’Ecolo et de Groen, avec quelques attachĂ©-e-s thĂ©matiques mobilisĂ©-e-s en fonction des sujets abordĂ©s. On y aborde chaque semaine les diffĂ©rents points politiques qui seront dĂ©battus et/ou soumis au vote dans la journĂ©e, soit Ă  la Chambre, soit au SĂ©nat. C’est un endroit oĂč le fond, essentiellement, est abordĂ©. C’est passionnant : nos parlementaires rĂ©fĂ©rents (attachĂ©s Ă  un sujet) partagent et dĂ©battent avec leurs collĂšgues des positions que le groupe dans son ensemble va dĂ©fendre. Avec le dĂ©part (la nuit prĂ©cĂ©dente) de Jean-Marc Nollet aux Gouvernements wallon et francophone, nous avons aussi dĂ©signĂ© notre nouvelle cheffe de groupe Ă  la Chambre : Muriel Gerkens.

Ensuite, Isabelle Durant – en parfaite marraine – m’a emmenĂ© dans son bureau, qui ce jour-lĂ  est devenu le mien. Et c’était littĂ©ralement le cas : un huissier avait modifiĂ© mon nom sur la plaque en 1h de temps ! Nous avons passĂ© un bon moment ensemble Ă  deviser, pour qu’elle m’explique les diffĂ©rents dossiers qu’elle suivait, et mes les remette, pour suivi. J’y reviendrai, mais j’ai de la lecture pour mes vacances, c’est certain. On a fait ses cartons ensemble, c’était Ă©mouvant et excitant Ă  la fois. Une nouvelle vie s’annonce pour tous les deux et elle commençait, juste lĂ .

Notre chef de groupe, JosĂ© Daras, est ensuite venu nous rejoindre et nous nous sommes dirigĂ©s tous ensemble vers l’hĂ©micycle du SĂ©nat. Et lĂ , tout s’est emballĂ©. Ils m’ont prĂ©sentĂ© Ă  une quantitĂ© incroyable de personnes dans les diverses piĂšces attenantes. Puis, nous sommes entrĂ©s dans la grande salle « rouge et or », et lĂ , j’ai cherchĂ© ma place, compulsivement. J’étais terrifiĂ© Ă  l’idĂ©e de commettre le moindre impair.

Une fois assis sur mon siĂšge, lĂ  oĂč une plaque en cuivre clinquante indiquait mon nom,  Francis DelperĂ©e est immĂ©diatement venu me saluer, me souhaitant (trĂšs) chaleureusement la bienvenue. Il m’a assurĂ© avoir « vĂ©rifiĂ© mes pouvoirs » et confirmĂ© qu’il remettrait un rapport positif en sĂ©ance plĂ©niĂšre, ceci afin que je prĂȘte serment immĂ©diatement aprĂšs. Vous avez suivi ? C’est le jargon pour dire que tout est OK.

Yves Leterme, Stefaan Declercq, Jean-Jacques De Gucht, Anne-Marie Lizin et des collĂšgues moins connu-e-s sont venu-e-s me saluer. Ils Ă©taient peut-ĂȘtre intriguĂ©s par un visage un peu jeune dans un assemblĂ©e largement plus ĂągĂ©e ou Ă©tait-ce la politesse qui sied au lieu ? C’est une chose inattendue pour moi, il y a au SĂ©nat une forme de retenue, de bienveillance, de respect des bonnes maniĂšres qui est parfaitement dĂ©routante, mais rassurante pour le novice que je suis. Je m’attendais Ă  une ambiance feutrĂ©e, Ă  un travail constructif (Ă  confirmer 
), dĂ©passant plus facilement les clivages, loin du tumulte de la Chambre, mais Ă  ce point !

J’étais scrutĂ© par ma famille et mes amis qu’Isabelle et mon assistante parlementaire, BĂ©atrice, avaient emmenĂ©s dans les tribunes rĂ©servĂ©es au public, Ă  l’étage. Ils Ă©taient venus voir un Ă©vĂšnement qui allait durer 5 secondes, leur prĂ©sence m’impressionnait d’autant plus, j’avoue.

Ensuite le PrĂ©sident m’a demandĂ© de me lever et de prĂȘter le serment constitutionnel, ce dont je me suis affranchi dans deux  des trois langues nationales. Je n’ai pensĂ© Ă  rien, l’adrĂ©naline Ă©tait Ă  son taux maximum, j’ai foncĂ©. Tout s’est bien passĂ©.

A 15h30, je suis donc devenu SĂ©nateur, et vers 21h, j’ai votĂ© pour la premiĂšre fois. Tout peut commencer.

(Ă  suivre)

RĂ©seaux sociaux

Suivez-nous sur les réseaux sociaux et faites entendre votre voix !