Ce lundi 24 juillet, le Conseil Communal de la Ville de Bruxelles adopte le budget 2011.

Pour Ecolo, l’analyse du budget 2011 révèle une timidité certaine dans son approche au développement durable. « En effet ni l’Agenda 21 adopté récemment ni la politique énergétique et de réduction des émissions de gaz à effet de serre, motion Union Locale pour le Climat, ne sont pas clairement identifiables dans le budget déposé par la majorité », insiste les écologistes de la capitale. « Interrogé récemment, le Collège de la Ville a reconnu que, par manque de moyens, ses ambitions se limitaient à un programme Plage, financé par la Région bruxelloise, pour la réduction de la consommation d’énergie, de seulement 10 bâtiments, sur les 31 initialement prévus, alors qu’il y a quelques 200 bâtiments concernés ! », indique Marie Nagy, cheffe de groupe écolo au Conseil Communal.

Autres exemples concret :
– la Ville a créé une cellule énergie de 4 personnes pour mener à bien une opération de réduction des dépenses d’énergie. « Si nous comparons cela avec le personnel de la Ville de quelque 7.000 agents, on ne peut que constater un manque flagrant d’ambition et une mesure qui ressemble plus à du bricolage pour faire bonne figure » ;

– la comptabilité énergétique (voir décision du Conseil du 5 mai 2008) n’est pas encore opérationnelle. « Et pourtant, cet instrument permettrait de connaître avec précision les kwh ou les m3 de gaz ou les litres de mazout qui sont consommés mensuellement et annuellement. La collectivité pourrait ainsi s’assurer du suivi des efforts mis en œuvre pour arriver à une utilisation rationnelle de l’énergie. Vu l’augmentation des prix prévisible, il s’agit d’un outil de bonne gestion ».

Quelques investissements en matière d’économies d’énergie, se trouvent dans le budget, tel l’achat de chaudières de cogénération, d’installation de vannes thermostatiques, isolation ou autres. Ces investissements varient très fortement d’un département à l’autre et ne sont pas globalisés.

De même les actions de l’Agenda 21 ne sont pas budgétisées.

En ce qui concerne les grandes lignes budgétaires, la Ville de Bruxelles présente un budget en équilibre, « mais aussi des recettes propres surestimées si l’on compare aux résultats des comptes, notamment 2009 », souligne la conseillère communale Catherine Lemaître.

Ecolo Ville de Bruxelles rappelle par ailleurs que la Ville bénéficie de transferts importants du Fédéral (politique des Grandes Villes et Contrats de Sécurité) et de la Région bruxelloise (contrats de Quartiers Durables. Au total, près de 65% des recettes de la Ville proviennent des transferts, « ce qui ressemble à une Ville sous perfusion ! ».

Les parents pauvres du budget: les institutions culturelles (voir tableau ci-dessous).

Autre axe relevé par Ecolo dans le budget est celui concernant l’investissement dans les institutions culturelles de la Ville. « La politique culturelle est une priorité pour Ecolo, nous regrettons que des budgets restés inchangés ou avec une variation minimale, depuis 2009. Mis en parallèle avec une inflation de 1,5 à 1,7 % par an, cela représente en réalité un réduction des moyens ».

Ecolo demande à tout le moins une indexation des transferts vers ces institutions qui constituent aussi un attrait qualitatif important de la Ville et constituent une offre culturelle au service des habitants.

Conclusion

Le budget de la Ville doit être complété par une approche intégrant réellement la dimension durable. L’Agenda 21, la motion « Union Locale pour le climat » doivent constituer un des axes forts des choix budgétaires.

Ecolo Ville de Bruxelles déplore la réduction des moyens qui se répercute chaque année dans les institutions culturelles pourtant reconnues par leur qualité : les Brigittines ou les Riches Claires, parmi d’autres. Des investissements consentis pour des nouveaux centres ou pour la rénovation ne doivent pas « cacher » l’érosion des moyens de fonctionnement.

Dans une démarche d’opposition constructive, Ecolo Ville de Bruxelles tient à toutefois souligner le fait que les enjeux de la croissance de la population et des investissements qui sont nécessaires en matière de logement, d’enseignement ou de sécurité sont mis en évidence par le Collège, une option partagée par les verts.