Roms
L’actualitĂ© française de ces derniers jours Ă propos du statut des Roms m’a rappelĂ© un dĂ©bat passĂ© complĂštement inaperçu que nous avons eu au SĂ©nat l’Ă©tĂ© dernier.
Le Gouvernement fédéral nous présentait alors un projet de loi visant à approuver un accord international liant les Etats du Benelux (donc la Belgique) avec le Kosovo. Ce traité a pour objectif de pouvoir procéder de façon plus rapide et plus systématique au rapatriement ou à la réadmission de personnes en situation irréguliÚre (entendez, des sans-papiers).
Or, le dossier migratoire qui occupe la Belgique et le Kosovo est délicat car il concerne en fait la minorité rom. Ces Roms ont été contraints de fuir le Kosovo et ont rejoint notre pays car ils y étaient persécutés. Il existe trois rapports importants sur cette situation.
Le premier est celui du Commissaire aux Droits de lâhomme du Conseil de lâEurope, Thomas Hammarberg, qui avait demandĂ© aux pays de lâUnion europĂ©enne de cesser de renvoyer de force des Roms au Kosovo. En effet, lors de leur dĂ©part ver l’UE, ces Roms se sont vus dĂ©truire ou confisquer leurs papiers kosovars … et ne sont plus considĂ©rĂ©s comme Kosovars par les autoritĂ©s !
Le deuxiĂšme rapport est celui du Haut-Commissariat des Nations unies pour les rĂ©fugiĂ©s qui a recensĂ© les Roms comme Ă©tant Ă©ligibles Ă une protection internationale durable car ils risquent de subir des persĂ©cutions ou dâautres prĂ©judices graves, notamment des traitements discriminatoires.
Le troisiĂšme rapport est celui dâAmnesty International qui dĂ©clare que, malgrĂ© la mise en Ćuvre dâune stratĂ©gie dâaide Ă la rĂ©intĂ©gration des personnes rapatriĂ©es, le Kosovo nâa montrĂ© aucune volontĂ© dâassurer dans les faits lâintĂ©gration des membres des communautĂ©s minoritaires qui sont renvoyĂ©s de force, en particulier les Roms.
En ratifiant cet accord, la majoritĂ© fĂ©dĂ©rale porte une lourde responsabilitĂ© car, plutĂŽt que de protĂ©ger une minoritĂ© telle que les rapports prĂ©citĂ©s la dĂ©signent, elle organise son transfert systĂ©matique vers le lieu oĂč elle est le plus en danger !
En la matiĂšre, les socialistes belges (flamands et francophone) n’ont pas de leçon Ă recevoir de Manuel Valls. Malheureusement.