TTIP au Canada (4)
La Commission europĂ©enne n’est pas seulement en train de nĂ©gocier avec les Etats-Unis (souvenez-vous) : elle est aussi en train de finaliser en catimini un accord de libre Ă©change avec le Canada. Cet accord, nommĂ© CETA, est du mĂȘme acabit que le TTIP.
Au-delĂ du bataclan libre-Ă©changiste habituel (harmonisation des normes sociales et environnementales), c’est une menace majeure pour notre fonctionnement dĂ©mocratique, en organisant une justice privĂ©e au bĂ©nĂ©fice des multinationales, Ă travers ce que ce TraitĂ© appelle la clause d’arbitrage (ou ISDS).
Si cet accord devait ĂȘtre adoptĂ©, les multinationales europĂ©ennes et canadiennes pourraient Ă lâavenir attaquer les Etats et les lĂ©gislations adoptĂ©es par les Parlements devant des instances composĂ©es dâarbitres issues de grands cabinets dâavocat dâaffaires.
L’objectif de Karel De Gucht est simple : adopter le plus vite possible l’accord UE-Canada et lui permettre ensuite de faire jurisprudence dans tous les autres accords commerciaux signĂ©s Ă l’avenir entre l’Europe et un pays tiers, dont le TTIP.
Et aujourd’hui, il y a urgence : le texte est officiellement inscrit Ă l’ordre du jour du sommet UE-Canada prĂ©vu fin septembre. La position portĂ©e par la Belgique sera discutĂ©e aujourd’hui entre le Gouvernement fĂ©dĂ©ral et le Gouvernement des RĂ©gions. Et puis, les 28 Etats membres europĂ©ens discuteront du texte et dĂ©finiront leur mandat ce 12 septembre 2014.
Ecolo a donc saisi en urgence par lettre, ce mercredi, les Ministres-PrĂ©sidents de Wallonie et de Bruxelles ainsi que le Ministre des Affaires Ă©trangĂšres, afin de les conscientiser sur l’importance de ces enjeux et de les engager Ă faire barrage Ă cette clause d’arbitrage.
Pour ZoĂ© Genot, StĂ©phane HazĂ©e et moi, la Belgique et ses RĂ©gions ne doivent pas laisser le champ libre Ă la Commission europĂ©enne pour nĂ©gocier la phase finale de ce TraitĂ©, il faut tuer le Cheval de Troie tant qu’il n’est pas encore sorti de l’Ă©curie.