TTIP (mais pas hourra)
PrĂ©sentĂ© par les milieux d’affaires, le Gouvernement amĂ©ricain, la Commission europĂ©enne et le Gouvernement fĂ©dĂ©ral belge comme la huitiĂšme merveille du monde Ă©conomique, le Transatlantic Trade and Investment Partnership (plus connu sous l’acronyme TTIP) fait l’objet d’intenses nĂ©gociations en ce moment-mĂȘme, Ă Bruxelles. Ceci a donnĂ© lieu Ă un dĂ©bat entre les parlementaires fĂ©dĂ©raux et Karel De Gucht cet aprĂšs-midi Ă la Chambre et au SĂ©nat.
L’idĂ©e du TTIP est assez simple : constituer le plus grand marchĂ© intĂ©grĂ© du monde. Avec 830 millions de citoyens concernĂ©s, c’est la fusion des deux plus larges espaces Ă©conomiques mondiaux : les Etats-Unis et l’Union europĂ©enne.
Souvenez-vous, au tout dĂ©but des nĂ©gociations, le mandat donnĂ© par la Belgique Ă la Commission pour aller nĂ©gocier ce traitĂ© avait fait l’objet de tractations au SĂ©nat autour de l’exception culturelle, Ă l’initiative d’Ecolo. Depuis, les choses ont avancĂ© et j’ai dĂ©posĂ© une autre rĂ©solution au SĂ©nat (on attend d’en discuter), plus large, sur ce traitĂ© en gĂ©nĂ©ral et j’ai posĂ© des questions au Ministre Reynders sur la nĂ©gociation en cours.
On y reviendra Ă plusieurs occasions sur ce blog, mais ce traitĂ© en gestation vise entre autre la « mise Ă niveau » des normes de produit et des diverses rĂ©glementations applicables en Europe et en AmĂ©rique du Nord. Ce« barriĂšres non-tarifaires » sont notre cadre rĂ©glementaire qui fixe des normes essentielles : rĂšgles sanitaires, sociales et environnementales. Et Ă©videmment, cette harmonisation est envisagĂ©e en prenant le plus petit dĂ©nominateur commun …
Si les rĂ©glementations phytosanitaires (OGM, bĆufs aux hormones) et les exigences techniques sont les premiĂšres visĂ©es, il n’est pas exclu que la mise en Ćuvre de l’accord dĂ©force aussi les dispositions europĂ©ennes actuelles garantissant par exemple l’information et la consultation des travailleurs (un des piliers de notre modĂšle social) ou la rĂ©gulation du secteur financier !
Pour les Verts, il est inadmissible de voir notre modĂšle social et environnemental (certes trĂšs imparfait) remis en cause par un traitĂ© de libre-Ă©change avec les Etats-Unis. Au tout dĂ©but des nĂ©gociations, les Verts europĂ©ens plaidaient dĂ©jĂ pour la suspension de tant que les Etats-Unis n’auront pas fait la lumiĂšre sur leurs activitĂ© de surveillance informatique sur le Vieux Continent. Depuis, toutes les informations qui fuitent des nĂ©gociations, laissent penser au pire : il est maintenant question de crĂ©er un « tribunal arbitral » permettant aux multinationales d’attaquer une rĂšgle qu’un Etat prendrait et qui serait contraire au sacro-saint principe libre-Ă©changiste du TTIP.
 Pour nous, c’est tout simplement : « no way ». A suivre …