Enfermer des enfants ?
On sait quâune famille serbe est dĂ©tenue depuis le 14 aoĂ»t au centre fermĂ© 127bis. La limite maximale de 28 jours fixĂ©e par lâarrĂȘtĂ© royal instituant cette “unitĂ© pour famille” est donc largement dĂ©passĂ©e. Les avocats de cette famille ont dĂ©posĂ© une requĂȘte auprĂšs du ComitĂ© des droits de l’enfant des Nations Unies dans le cadre de sa compĂ©tence de plaintes individuelles. Cet organe de lâONU est lâinstance suprĂȘme en charge du contrĂŽle de la mise en Ćuvre par les Ătats de la Convention des Nations Unies sur les Droits de lâEnfant. En effet, depuis 2011, ce ComitĂ© est compĂ©tent pour recevoir des plaintes individuelles des enfants dont les droits ont Ă©tĂ© violĂ©s. La Belgique a ratifiĂ© ce mĂ©canisme de plaintes en 2014, comme prĂ©cisĂ© par l’ASBL DĂ©fense des Enfants.
Le ComitĂ© vient dâordonner Ă lâĂtat belge de libĂ©rer cette famille en guise de mesure urgente et provisoire. Or, l’Office des Etrangers vient de refuser cette libĂ©ration prĂ©textant que le ComitĂ© de lâONU ne serait pas compĂ©tent !
Selon un nouveau rapport pĂ©dopsychiatrique, les enfants en question continuent Ă souffrir des consĂ©quences psychologiques de leur dĂ©tention en centre fermĂ©. Leur place nâest pas derriĂšre des barreaux ! Pourquoi le SecrĂ©taire dâĂtat Ă lâAsile et la Migration nâa-t-il pas suivi lâordonnance du ComitĂ© des Droits de lâEnfant de lâONU ?â
Cette dĂ©cision est dâautant plus incomprĂ©hensible quâen ce moment-mĂȘme, le Premier Ministre Charles Michel est au siĂšge de lâONU. Y aurait-il un double discours du Gouvernement fĂ©dĂ©ral, lâun tenu Ă New-York qui loue lâONU, ses principes et ses institutions, lâautre Ă Bruxelles qui sâassied sur un jugement dâune instance de cette mĂȘme organisation ? Le Gouvernement belge doit respecter les dĂ©cisions de lâONU, point.â