Enfermer des enfants ?

Publié le 26/09/18
RĂ©digĂ© par 
Jeremie Spinazze

On sait qu’une famille serbe est dĂ©tenue depuis le 14 aoĂ»t au centre fermĂ© 127bis. La limite maximale de 28 jours fixĂ©e par l’arrĂȘtĂ© royal instituant cette “unitĂ© pour famille” est donc largement dĂ©passĂ©e. Les avocats de cette famille ont dĂ©posĂ© une requĂȘte auprĂšs du ComitĂ© des droits de l’enfant des Nations Unies dans le cadre de sa compĂ©tence de plaintes individuelles. Cet organe de l’ONU est l’instance suprĂȘme en charge du contrĂŽle de la mise en Ɠuvre par les États de la Convention des Nations Unies sur les Droits de l’Enfant. En effet, depuis 2011, ce ComitĂ© est compĂ©tent pour recevoir des plaintes individuelles des enfants dont les droits ont Ă©tĂ© violĂ©s. La Belgique a ratifiĂ© ce mĂ©canisme de plaintes en 2014, comme prĂ©cisĂ© par l’ASBL DĂ©fense des Enfants.

Le ComitĂ© vient d’ordonner Ă  l’État belge de libĂ©rer cette famille en guise de mesure urgente et provisoire. Or, l’Office des Etrangers vient de refuser cette libĂ©ration prĂ©textant que le ComitĂ© de l’ONU ne serait pas compĂ©tent !

Selon un nouveau rapport pĂ©dopsychiatrique, les enfants en question continuent Ă  souffrir des consĂ©quences psychologiques de leur dĂ©tention en centre fermĂ©. Leur place n’est pas derriĂšre des barreaux ! Pourquoi le SecrĂ©taire d’État Ă  l’Asile et la Migration n’a-t-il pas suivi l’ordonnance du ComitĂ© des Droits de l’Enfant de l’ONU ?”

Cette dĂ©cision est d’autant plus incomprĂ©hensible qu’en ce moment-mĂȘme, le Premier Ministre Charles Michel est au siĂšge de l’ONU. Y aurait-il un double discours du Gouvernement fĂ©dĂ©ral, l’un tenu Ă  New-York qui loue l’ONU, ses principes et ses institutions, l’autre Ă  Bruxelles qui s’assied sur un jugement d’une instance de cette mĂȘme organisation ? Le Gouvernement belge doit respecter les dĂ©cisions de l’ONU, point.”

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