Bye Bye Belgium ? 1
VoilĂ presque 100 jours que nous nâavons pas de gouvernement fĂ©dĂ©ral.
Lâambiance plombĂ©e du dĂ©bat « Mise au point » (la scission de la Belgique) avant-hier sur La Une tĂ©lĂ© mâa donnĂ© envie de partager plusieurs rĂ©flexions sur l’hypothĂšse sĂ©paratiste.
Le constitutionnaliste Hugues Dumont a pour moi avancĂ© le principal argument pertinent de lâĂ©mission : que les partis flamands Ă©noncent clairement leur objectif final dans cette demande de dĂ©fĂ©dĂ©ralisations supplĂ©mentaires.
Sâil sâagit de lâindĂ©pendance de la Flandre, il faudra alors nĂ©gocier â froidement – la scission du pays, en veillant Ă©videmment aux intĂ©rĂȘts de ceux qui restent (Wallonie et Bruxelles). Sâil sâagit dâune avancĂ©e fĂ©dĂ©raliste supplĂ©mentaire (comme la scission de BHV) mais que les partis flamands Ă©noncent clairement leur intention de rester dans un cadre belge, alors il sâagira de nĂ©gocier ces avancĂ©es communautaires, avec contreparties pour les Francophones.
Dans tous les cas envisageables, y compris le plus loufoque, le seul verbe commun au diffĂ©rentes phrases du paragraphe prĂ©cĂ©dent câest nĂ©gocier : avec des contreparties Ă©videmment trĂšs fortes Ă offrir aux Francophones, qui nâont rien demandĂ©. Câest un principe politique de base : celui qui veut, paie.
Dans le mĂȘme pays ou non, Flamands et Francophones sont condamnĂ©s Ă nĂ©gocier, sâentendre et vivre ensemble parce quâils partagent le mĂȘme coin dâEurope fortement interconnectĂ© avec Bruxelles comme maillon central.
Si jâai adhĂ©rĂ© Ă Ecolo, câest justement parce que – si je crois que les Francophones ne doivent pas ĂȘtre dupes des marchandages communautaires qui se feraient Ă leurs dĂ©pens – il me semblait que ces questions Ă©taient secondaires par rapport Ă des objectifs plus porteurs comme la rĂ©volution Ă©conomique Ă©cologique ou la lutte sociale pour plus dâĂ©galitĂ©. Pour paraphraser le chanteur Arno, voici une illustration amusante qui circule sur internet et qui remet l’Ă©glise au milieu du village, les vrais enjeux politiques au coeur du dĂ©bat ou … les eaux aux portes de la Wallonie :
Comme vous lâavez lu ou entendu, Ecolo a posĂ© 3 conditions pour faire son entrĂ©e dans une coalition gouvernementale jamaĂŻcaine (verte / orange / bleue) :
- que lâon parle de fond et en particulier de dĂ©veloppement durable et de social dans lâaccord de gouvernement Ă (re)nĂ©gocier ;
- que lâon prenne Groen! dans lâattelage, Ă partir du moment oĂč Ecolo et Groen! partagent le mĂȘme groupe parlementaire tant Ă la Chambre quâau SĂ©nat (unique en Belgique) ;
- que le CD&V se désolidarise de la NVA ⊠à cause de laquelle il prend des positions communautaires intransigeantes et démagogues.
Ecolo est un parti adulte et responsable. Il est normal quâil sâassure de pouvoir faire avancer dans un futur gouvernement le programme politique sur base duquel il a gagnĂ© les Ă©lections du 10 juin dernier. On en parlait dĂ©jĂ voici quelques semaines.
Et en attendant, le PS fait des pieds et des mains pour entrer par la fenĂȘtre du gouvernement fĂ©dĂ©ral, alors que la porte lui a Ă©tĂ© refermĂ©e sur le nez par l’Ă©lecteur voici 3 mois. Pourtant, les socialistes ont tout ce qu’il faut dans leur “boutique” pour arrĂȘter de stresser, regardez ici (© Catherine).
Je ne signerai pas la pétition de cette sympathique Liégeoise appelant à la sauvegarde de la Belgique. Elle est trop francophone, trop émotionnelle et trop peu charpentée idéologiquement. Je préfÚre les actions et les réflexions de B-Plus, cette ASBL réellement bilingue promouvant une Belgique fédérale équilibrée et le rapprochement entre les deux communautés.