Greenwashing
Depuis quelques annĂ©es, on voit fleurir dans les espaces publics, Ă la radio ou dans les magazines, des publicitĂ©s nous ventant â souvent Ă tort – les mĂ©rites Ă©cologiques de tas de produits. Vous voyez partout des ours polaires, des pingouins en mal de banquises, des glaciers en perdissions Ă tous les coins de rue ou tout simplement des pubs pour donner bonne conscience Ă©cologique au producteur / consommateur. Câest ce quâon appelle le greenwashing.
En effet, une voiture, mĂȘme si elle nâĂ©met que 100 gr de CO2 par km (ce qui est vraiment trĂšs peu au regard de la moyenne actuelle des vĂ©hicules en circulation) ⊠elle continue Ă Ă©mettre du CO2 ⊠et des particules fines (le cauchemar des nombreux allergiques)⊠et prend de la place dans lâespace public ⊠et est dangereuse pour les usagers faibles (piĂ©tons, cyclistes) ⊠etc.
Un intĂ©ressant article de LibĂ©ration © de ce lundi 15 octobre 2007 raconte quâen NorvĂšge les vendeurs de vĂ©hicules ne peuvent plus utiliser cette façon de faire de la pub, sous peine de se faire condamner pour publicitĂ© mensongĂšre. Le voici:
Le travail rĂ©alisĂ© par le secteur automobile pour rĂ©duire ses Ă©missions de CO2 et autres polluant est trop lent mais rĂ©el. Il nâest cependant pas du tout possible en lâĂ©tat actuel des technologies de parler de « voiture propre ». Câest faux et particuliĂšrement pernicieux.
Notez quâaujourdâhui mĂȘme, le gouvernement wallon vient dâannoncer une mesure visant Ă promouvoir les « voitures propres » (dixit Michel Daerden). Comme lâĂ©crivent Monica Dethier et Bernard Wesphael dâEcolo :
« Le Gouvernement veut octroyer un bonus allant de 100 Ă 1000 ⏠lorsquâun vĂ©hicule rejette moins de 146gr de CO2/ Km. Or, lâobtention actuelle dâun bĂ©nĂ©fice fiscal pour les voitures propres au niveau fĂ©dĂ©ral est quant Ă elle rĂ©servĂ©e aux modĂšles dont les rejets de CO2 sont infĂ©rieurs Ă 115 gr/Km et Ă 105 g pour la dĂ©duction la plus forte. Par ailleurs, lâobjectif europĂ©en pour 2010 est de produire des modĂšles ne dĂ©passant pas les 120gr de rejet/Km en moyenne ! ». Leur communiquĂ© de presse est lisible en entier ici.
La rĂ©ponse au dĂ©fi Ă©cologique ne doit pas seulement consister Ă travailler Ă la marge du systĂšme, pour rĂȘver du futur et trĂšs hypothĂ©tique vĂ©hicule individuel propre. DĂšs aujourdâhui, la vraie question est de savoir si lâusage du vĂ©hicule individuel est toujours indiquĂ©, si le trajet en question est vraiment utile et si oui, sâil ne peut pas ĂȘtre rĂ©alisĂ© autrement, sans ĂȘtre un anti-voiture primaire, mais un citoyen conscient.
Pour ça, les pouvoir publics doivent tout mettre en Ćuvre pour offrir une alternative crĂ©dible par la promotion des transports en commun tant en ville quâen milieu rural, par la promotion du vĂ©lo, du carsharing et de tout autre moyen de transport alternatif au vĂ©hicule individuel, fĂ»t-il moins polluant.
En rĂ©gion bruxelloise, Evelyne Huytebroeck a lancĂ© deux initiatives trĂšs fortes pour la diminution du nombre de vĂ©hicules individuels et la promotion du vĂ©lo, la prime BruxellâAir et Friday BikeDay. Allez voir, ça vaut le coup !
En attendant, méfiez-vous des pubs mensongÚres.