Bagdad (2)
On sait que l’un des principaux problĂšmes politiques qui explique l’Ă©mergence, la subsistance et la croissance de Daesh, c’est l’ostracisme dont fait l’objet la minoritĂ© sunnite dans le chef de l’actuel pouvoir chiite irakien.
Si les Ă©cologistes estiment que les bombardements belges des zones sunnites d’Irak et de Syrie sont contre-productifs et aberrants d’un point de vue gĂ©opolitique dans la lutte contre Daesh (pour rappel), une autre opĂ©ration militaire en cours mĂ©rite toutefois qu’on s’y intĂ©resse.
Elle s’appelle « Valiant Phoenix » et consiste en un programme de formation. Des militaires belges ont jusqu’Ă prĂ©sent formĂ© environ 1.500 militaires irakiens Ă Bagdad. Une des solutions structurelles Ă cette situation politique abominable passe par l’intĂ©gration systĂ©matique de citoyens irakiens d’origine sunnite au cĆur de l’appareil d’Ătat irakien et en particulier de l’armĂ©e. S’il y avait, aujourd’hui plus de sunnites dans l’armĂ©e, il existerait une armĂ©e Ă l’image de la population, capable de prendre en charge les zones (sunnites) libĂ©rĂ©es de Daesh aprĂšs les bombardements des coalisĂ©s. Aujourdâhui, il n’en est rien. La DĂ©fense met donc la charrue avant les bĆufs.
Comme vous le lirez ici, le Ministre de la DĂ©fense est incapable de me dire combien de militaires sunnites la DĂ©fense belge aide Ă intĂ©grer dans l’armĂ©e irakienne, puisque c’est lĂ que se situe le dĂ©ficit. Le Ministre m’explique que ce qui l’empĂȘche de privilĂ©gier les sunnites dans ces programmes de formation, c’est la loi belge sur la protection de la vie privĂ©e mais aussi parce que c’est Ă l’armĂ©e irakienne qu’incombe le choix des militaires Ă entraĂźner.
C’est dommage, car on rate l’occasion de s’attaquer Ă la cause du conflit en cours. Les bonnes intentions sont parfois pavĂ©es d’enfer.