TTIP (mais pas hourra)

Publié le 12/03/14
RĂ©digĂ© par 
Jeremie Spinazze

PrĂ©sentĂ© par les milieux d’affaires, le Gouvernement amĂ©ricain, la Commission europĂ©enne et le Gouvernement fĂ©dĂ©ral belge comme la huitiĂšme merveille du monde Ă©conomique, le Transatlantic Trade and Investment Partnership (plus connu sous l’acronyme TTIP) fait l’objet d’intenses nĂ©gociations en ce moment-mĂȘme, Ă  Bruxelles. Ceci a donnĂ© lieu Ă  un dĂ©bat entre les parlementaires fĂ©dĂ©raux et Karel De Gucht cet aprĂšs-midi Ă  la Chambre et au SĂ©nat.

L’idĂ©e du TTIP est assez simple : constituer le plus grand marchĂ© intĂ©grĂ© du monde. Avec 830 millions de citoyens concernĂ©s, c’est la fusion des deux plus larges espaces Ă©conomiques mondiaux : les Etats-Unis et l’Union europĂ©enne.

Souvenez-vous, au tout dĂ©but des nĂ©gociations, le mandat donnĂ© par la Belgique Ă  la Commission pour aller nĂ©gocier ce traitĂ© avait fait l’objet de tractations au SĂ©nat autour de l’exception culturelle, Ă  l’initiative d’Ecolo. Depuis, les choses ont avancĂ© et j’ai dĂ©posĂ© une autre rĂ©solution au SĂ©nat (on attend d’en discuter), plus large, sur ce traitĂ© en gĂ©nĂ©ral et j’ai posĂ© des questions au Ministre Reynders sur la nĂ©gociation en cours.

On y reviendra à plusieurs occasions sur ce blog, mais ce traité en gestation vise entre autre la « mise à niveau » des normes de produit et des diverses réglementations applicables en Europe et en Amérique du Nord. Ce« barriÚres non-tarifaires » sont notre cadre réglementaire qui fixe des normes essentielles : rÚgles sanitaires, sociales et environnementales. Et évidemment, cette harmonisation est envisagée en prenant le plus petit dénominateur commun

Si les rĂ©glementations phytosanitaires (OGM, bƓufs aux hormones) et les exigences techniques sont les premiĂšres visĂ©es, il n’est pas exclu que la mise en Ɠuvre de l’accord dĂ©force aussi les dispositions europĂ©ennes actuelles garantissant par exemple l’information et la consultation des travailleurs (un des piliers de notre modĂšle social) ou la rĂ©gulation du secteur financier !

Pour les Verts, il est inadmissible de voir notre modĂšle social et environnemental (certes trĂšs imparfait) remis en cause par un traitĂ© de libre-Ă©change avec les Etats-Unis. Au tout dĂ©but des nĂ©gociations, les Verts europĂ©ens plaidaient dĂ©jĂ  pour la suspension de tant que les Etats-Unis n’auront pas fait la lumiĂšre sur leurs activitĂ© de surveillance informatique sur le Vieux Continent. Depuis, toutes les informations qui fuitent des nĂ©gociations, laissent penser au pire : il est maintenant question de crĂ©er un « tribunal arbitral » permettant aux multinationales d’attaquer une rĂšgle qu’un Etat prendrait et qui serait contraire au sacro-saint principe libre-Ă©changiste du TTIP.

 Pour nous, c’est tout simplement : « no way ». A suivre …

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