Asile (1)

Publié le 06/06/16
RĂ©digĂ© par 
Jeremie Spinazze
(c) rfi

Fin avril, Theo Francken faisait fermer des places de « prĂ©-accueil » au WTC III au motif qu’il n’Ă©tait plus « rentable » vu la diminution sensible des arrivĂ©es de demandeurs d’asile depuis quelques mois. Vendredi dernier, c’Ă©tait au tour de 10.000 places d’accueil de passer Ă  la trappe, pour les mĂȘme raisons. Comme si l’Ă©tĂ© n’arrivait pas et avec lui, l’utilisation massive des dangereuses routes de l’exil par les candidats-rĂ©fugiĂ©s ! C’est exactement selon ce scĂ©nario que s’est dĂ©roulĂ©e la catastrophe (annoncĂ©e) de l’Ă©tĂ© passĂ©, souvenez-vous. La crise de l’asile est arrivĂ©e car les places d’accueil n’existaient plus 
 fermĂ©es un peu plus tĂŽt pour des raisons idĂ©ologiques par Maggie De Block puis Theo Francken.

Aujourd’hui, les candidats-rĂ©fugiĂ©s dont on n’enregistre toujours pas la demande le jour-mĂȘme Ă  l’Office des Etrangers, ne ressortent qu’avec un simple numĂ©ro de suivi et sont redirigĂ©s vers un prĂ©-accueil dans un centre du Samu Social de Neder-over-Heembeek. A ce stade, ils ne sont donc pas considĂ©rĂ©s comme des demandeurs d’asile. Ils sont en principe convoquĂ©s dans un second temps pour enregistrer leur demande d’asile et sont informĂ©s de la date de convocation via un site internet (sic). On leur remet Ă  cette occasion un courrier partial et orientĂ©, signĂ© du secrĂ©taire d’État, qui vise Ă  dissuader ces personnes de demander l’asile.

Donc, le systĂšme du prĂ©-accueil persiste alors qu’il n’Ă©tait justifiĂ© que par la demande importante, aujourd’hui disparue : la baisse sensible de celle-ci est avancĂ©e comme explication de la fermeture de places de prĂ©-accueil et d’accueil. Or aujourd’hui, la capacitĂ© du rĂ©seau d’accueil permettrait Ă  chaque demandeur d’asile de se faire enregistrer et de se faire dĂ©signer une place d’accueil le jour de son premier entretien ! Theo Francken maintient – illĂ©galement – la phase de prĂ©-accueil pour crĂ©er un sas, une Ă©tape intermĂ©diaire, permettant de plonger le demandeur d’asile dans des situations matĂ©rielles et psychologiques telles qu’elles l’incitent Ă  renoncer au dĂ©pĂŽt d’une demande d’asile.

Plus dingue encore, lors du premier entretien Ă  l’Office des Etrangers, les empruntes digitales du « prĂ©-accueilli » sont prises mais ne sont pas immĂ©diatement introduites dans la base de donnĂ©es europĂ©ennes Eurodac, comme le demande la lĂ©gislation europĂ©enne. Bhein oui, l’intĂ©ressĂ© en question n’est en effet pas encore un “vrai” demandeur d’asile ! Le SecrĂ©taire d’État NVA fait donc exactement ce qu’il reproche Ă  la GrĂšce ou Ă  l’Italie.

Lisez ici l’Ă©change animĂ© que j’ai eu avec le SecrĂ©taire d’État Ă  ce sujet Ă  la Chambre.

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