La ville de Bruxelles connait un boom démographique ce qui implique des investissements prioritaires dans l’accueil de la petite enfance et le soutien des parents. Les structures doivent être accessibles à tous. Ecolo et Groen plaident pour une politique d’accueil extra-scolaire de qualité en coordination avec les acteurs de terrain. De plus, nous voulons nous voulons garantir à tous les enfants un accès aux activités culturelles, sportives et récréatives.

A. Situation

La Ville de Bruxelles est confrontée à un boom démographique.  Aujourd’hui, plus de 40% des Bruxellois ont moins de 30 ans. Les prévisions du Bureau du Plan annoncent qu’en 2020, il y aura, en Région bruxelloise, 25% de plus de jeunes entre 0 et 18 ans qu’aujourd’hui.  Cela nécessite que la Ville de Bruxelles anticipe dès maintenant les besoins en infrastructures et en politiques pour l’enfance.

En 2012, seul un enfant sur trois peut avoir accès à une place en crèche.  Pourtant, un accueil de qualité est un facteur primordial dans le processus d’intégration et de développement des enfants. De nombreuses études pointent les avantages tant au niveau de l’épanouissement personnel que pour la réussite scolaire et, ce, d’autant plus que les enfants sont issus de milieux précarisés.

B. Les préalables pour une politique de l’Enfance cohérente et efficace

1. Des investissements prioritaires.  Les crèches sont importantes pour le développement personnel des enfants.  Disposer de structures d’accueil de qualité, en suffisance et à un tarif social, permet aussi aux mères et aux pères d’avoir une activité professionnelle ou sociale.  Pour les enfants entre 2 ans et demi et 15 ans, il faut pouvoir offrir un accueil extrascolaire de qualité qui garantit à l’enfant le respect de ses besoins et qui puisse aussi se combiner avec les évolutions du temps scolaire, du marché du travail et des réalités familiales.

Cet accueil doit être réfléchi en étroite collaboration avec les écoles et le tissu associatif.  L’accueil extrascolaire, les centres de vacances doivent être accessibles à tous les enfants, correspondre aux nouveaux besoins des familles, être de qualité et sécurisés, disposer d’infrastructures adéquates, tout en mettant l’accent sur la formation du personnel de terrain.

2. Soutenir les parents.  Être parent, représente un grand bonheur …. mais ce n’est pas facile tous les jours.  Au niveau de la Ville, on doit pouvoir soutenir les familles qui se sentent isolées et qui ont besoin d’aide pour faire face aux difficultés vécues avec leurs enfants, en multipliant et en soutenant les lieux de rencontre et de parole, les espaces « parentalité ».

C. Nos priorités pour la petite enfance (0-3 ans)

1. Développer des structures d’accueil pour tous, de qualité et près de chez soi en planifiant les infrastructures communales « petite enfance » dans les quartiers en fonction de l’évolution démographique.  Si l’accueil de l’Enfance est largement subsidié par les instances communautaires et régionales, la Ville a un rôle-clé à jouer.  L’accueil de la petite enfance doit être une priorité qui nécessite que la Ville continue et amplifie son investissement tant en termes de construction de projets qu’en termes d’organisation de différents modes d’accueil (accueillantes d’enfants, maison communale d’accueil de l’enfance, crèche…) ou  par le soutien qu’elle peut apporter aux structures et initiatives du secteur associatif.

La Ville doit également organiser des offres d’accueil ponctuel en finançant des haltes-garderies pour faire face aux situations particulières ou urgentes.  La concertation doit être organisée entre les différentes structures d’accueil communales de l’enfance, notamment en ce qui concerne les enfants et les familles en difficultés.  La formation du personnel dans les milieux d’accueil communaux est indispensable notamment via leur participation aux formations de l’ONE et de Kind en Gezin, mais aussi via des formations sur le genre.

Enfin, construire ou rénover des crèches impose que l’on pense aux économies d’énergie et à la qualité de l’air et de l’environnement (peintures naturelles, produits d’entretien respectueux de la santé et de l’environnement…).   Il faut rendre possible le choix des parents qui ont fait le choix des langes réutilisables.

2. Rencontrer les besoins des enfants et de leurs parents, c’est financer et développer des services de garde d’enfants malades à domicile qui leur permettent d’être soignés à la maison et aux parents de se rendre à leurs activités professionnelles ou de formation.  La Ville peut également soutenir les initiatives nouvelles, originales ou différentes dans les milieux d’accueil en matière d’alimentation, d’environnement, d’ouverture, de rencontres intergénérationnelles et interculturelles et faire des milieux d’accueil des partenaires privilégiés pour la promotion des bonnes pratiques alimentaires en collaboration avec les parents et les acteurs de la santé.

3. Ces structures doivent être accessibles à tous les publics, quelles que soient les situations sociales et professionnelles.  La Ville doit garantir une participation financière dans les frais de garde en fonction des revenus des parents.  Elle peut aussi organiser la concertation auprès des familles dans lesquelles vit un enfant handicapé, en synergie avec le service Phare et l’ONE ou Kind en Gezin.  Enfin, la Ville doit simplifier la procédure d’inscription et les démarches administratives, notamment en créant un guichet unique d’inscription avec un système de choix prioritaires.

D. Nos priorités pour l’Enfance (2 ans et demi – 15 ans)

1. Mener une politique d’accueil extrascolaire de qualité en répondant aux besoins des familles (adaptation des horaires des activités).  La Ville doit faciliter l’accueil extrascolaire des enfants notamment en renforçant l’accès et l’intégration des enfants porteurs de handicaps, en ne réservant pas les activités aux seuls enfants de parents qui travaillent, en rendant la participation financière accessible et modulable en fonction du nombre d’enfants et des revenus des familles.  Les Ecologistes souhaitent davantage d’éducation à la santé par le sport (en soutenant le travail de formation des jeunes réalisé par les clubs, en visant l’accueil et la complémentarité entre disciplines et clubs,…) ainsi que par l’alimentation durable dans les différents lieux d’accueil extrascolaire de la commune.  Enfin, il faut porter une attention particulière au types de jeux et d’activités afin que filles comme garçons puissent y participer.

2. Mener une politique d’accueil extrascolaire en coordination avec les acteurs de terrain en élargissant la Coordination locale de l’Enfance à l’ensemble du territoire de la Ville.  La Ville doit également être attentive aux enfants dans les politiques d’aménagement du territoire de la commune et dans le plan communal de mobilité (ramassage collectif à vélo ou pedibus vers les activités), en lien avec le tissu associatif.

Outre ce qui est déjà mis en place par le Centre Elisabeth Carter, la Ville doit favoriser et soutenir la formation initiale et continuée des animateurs et animatrices, qu’ils soient professionnels ou volontaires, notamment en prenant en charge le coût de la formation des jeunes animateurs volontaires organisée par une structure agréée soit par la Communauté française soit par la Communauté flamande.

3. Garantir à tous les jeunes un accès aux activités sportives, culturelles, récréatives en commençant par dresser un état des lieux concernant l’offre, la demande, l’état des locaux, la  disponibilité des infrastructures culturelles et sportives.  Sur base de cet état des lieux, il faudra construire de nouvelles installations là où il en manque ou rénover l’existant.  La Ville doit également permettre l’accès aux installations communales à tous, notamment par des conventions conclues avec certaines institutions telles que le CPAS ou des organisateurs de centres de vacances agréés par l’ONE ou par Kind en Gezin.  Elle doit aussi veiller à l’accès de tous les jeunes aux activités proposées, quels que soient le milieu socioculturel, l’origine, l’orientation sexuelle, le revenu, …

La Ville encouragera le développement de centres de vacances (plaines de vacances et mouvements de jeunesse, notamment), d’organisations de jeunesse, de centres de jeunes et d’écoles de devoirs agréés par les Communautés dans la commune (soutien matériel, prêt de locaux,…).  En cas de besoins non ou insuffisamment rencontrés par des acteurs associatifs (notamment dans des quartiers ou au bénéfice de publics particuliers), elle les mettra en place en tant que pouvoir organisateur.