Premiers pas (3)

Publié le 09/09/09
RĂ©digĂ© par 
Jeremie Spinazze

Ne tournons pas autour du pot, j’exerce un mandat public, il est donc souhaitable que tout-e citoyen-ne puisse connaĂźtre les montants que les mandataires Ecolo reçoivent pour assumer leur tĂąche de reprĂ©sentation politique. L’actualitĂ© toute rĂ©cente montre que la transparence est nĂ©cessaire pour recrĂ©er un lien de confiance entre citoyens et politiques.

EerdekensLe DĂ©putĂ©-Bourgmestre d’Andenne, Claude Eerdekens a dĂ©clarĂ© le 11 aoĂ»t dernier Ă  la DerniĂšre Heure Ă  propos d’Ecolo : « Ils disent qu’ils rĂ©trocĂšdent 50 % de leur traitement de ministre ou de dĂ©putĂ© Ă  leur parti, ça, ce n’est pas vrai. » Faux ! Je vais vous le dĂ©montrer en dĂ©cortiquant – publiquement – mon cas personnel.

Chaque mois, je reçois comme tous les parlementaires,  une « indemnitĂ© sĂ©natoriale » de 6 062,79 € (la retenue pour la caisse de retraire a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© perçue en amont). Il s’agit en fait d’une sorte de salaire, sur lequel, je paierai aux alentours de 50% d’impĂŽts, car avec un tel montant brut, les mandataires appartiennent aux  « plus hautes tranches » d’imposition. Je mets donc de cĂŽtĂ© 3 000 € pour payer ces impĂŽts. Sur le montant net restant, je paie Ă  mon parti 465,82 € de « rĂ©trocession ». Cette somme est Ă©ventuellement diminuĂ©e de 0,75% par annĂ©e d’anciennetĂ© (zĂ©ro dans mon cas).

MoriauLe mĂȘme jour que le paiement de l’indemnitĂ© mentionnĂ©e ci-dessus, je reçois Ă  part, une somme de 1855,29 €, au titre d’ « indemnitĂ© forfaitaire de frais ». Celle-ci est quasiment immunisĂ©e fiscalement. Il Ă©tait frappant de constater que ces « frais » dĂ©passaient largement, Ă  eux seuls, mon salaire net prĂ©cĂ©dent ! Pour information Ă  Patrick Moriau, dĂ©putĂ© depuis 1995 (sic), ces frais lui servent Ă  se trouver un bureau dans sa circonscription, et payer divers dĂ©penses encourues pour assumer sa tĂąche de reprĂ©sentation. Inutile donc pour lui de squatter, sans payer de loyer, les bureaux des autres niveaux de pouvoir ! Souvenez-vous.

Pour ma part, je rĂ©trocĂšde 95% de ces frais directement Ă  mon parti (soit 1 762,53€). Cet argent sert surtout Ă  Ecolo pour engager des assistants thĂ©matiques ou des collaborateurs qui viennent en appui du travail politique en gĂ©nĂ©ral, et parlementaire en particulier. Ils et elles nous sont d’une aide prĂ©cieuse pour nous aider dans notre tĂąche au quotidien. Nous recevons aussi de la part du parti un ordinateur et un tĂ©lĂ©phone, avec abonnement, de quoi bien travailler. Ces rĂ©trocessions servent aussi Ă  financer les campagnes Ă©lectorales collectives que nous menons. Un candidat vert ne met pas un € de sa poche pour un tract ou une affiche.

Comme SĂ©nateur, je suis aussi l’employeur de 3 personnes engagĂ©es Ă  mi-temps. Je rĂ©trocĂšde Ă  mon parti, deux de ces trois mi-temps, avec le mĂȘme objectif de mutualisation que celui dĂ©crit plus haut. Notez que les parlementaires Ecolo ne cumulent pas ce mandat avec une autre activitĂ© professionnelle ou politique, sauf rare dĂ©rogation. Il s’agit donc de leur seul et unique salaire. M. Eerdekens ne peut pas en dire autant.

Il existe aussi toute une sĂ©rie d’avantages parlementaires, comme l’usage d’un laisser-passer dans tous les transports en commun belges, ou tous types d’assurances Ă  un tarif rĂ©duit.
RĂ©trocessions Ecolo
Donc, si on fait le calcul, les revenus nets d’un parlementaire « non Ecolo » sont de +/- 3 000 € d’indemnitĂ© et +/- 1 900 € de frais, soit un total de +/- 4 900 € nets. Sur cette somme, mes collĂšgues parlementaires Ecolo et moi rĂ©trocĂ©dons Ă  notre parti +/- 2 300 € tous les mois. Il s’agit donc de 46%, soit quasiment 50%. Voyez le dĂ©compte ici.

Claude Eerdekens a donc tout faux. Mais est-il prĂȘt Ă  faire la mĂȘme transparence autour de ses revenus d’avocat, de DĂ©putĂ©, et de Bourgmestre (sic) ? Chiche !

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