AFP PHOTO/Luis Robayo

Une excellente nouvelle en Colombie ! Pablo Moncayo, le plus ancien otage des FARC a été libéré cette nuit. Le plus fou, quand je relis ce que je vous écrivais suite à la visite de sa sœur au Sénat à l’automne dernier, c’est que sa libération est intervenue en suivant exactement le scénario idéal. La Sénatrice Piedad Cordona (opposition) a finalement pu avoir accès à la zone rebelle, négocier cette libération sans conditions avec les FARC … au nez et à la barbe du pouvoir conservateur de Fernando Uribe qui fait un tabou de la négociation avec les rebelles.

Ma collègue députée bruxelloise Marie Nagy – qui suit ce dossier depuis Yuri Tatiana au Sénatde nombreuses années – avait organisé cette rencontre avec la sœur de Pablo, Yuri Tatiana. Cette dernière a fait avec son père le tour du globe pour conscientiser tous les continents au sort de tous les otages colombiens. Grâce à leur travail inlassable et à tous leurs soutiens, on peut se réjouir aujourd’hui de la formidable issue connue aujourd’hui.

Ingrid Betancourt, Pablo Moncayo et quelques autres sont libérés – c’est vrai – mais le problème des guérillas, des milices privées, des droits syndicaux bafoués, des droits des Indigènes foulés au pied restent … entiers. Tenez-vous bien, 60% des syndicalistes tués dans le monde sont colombiens.

Le hasard veut que la Colombie soit au centre de l’actualité en Belgique depuis quelques semaines. En effet, le gouvernement flamand puis le gouvernement Mineswallon ont refusé de ratifier un Accord Bilatéral d’Investissement (ABI) avec la Colombie, parce que ce dernier ne comprenait pas des clauses démocratiques, sociales et environnementales. Ecolo a immédiatement appelé à ce que le gouvernement fédéral fasse de même. J’ai d’ailleurs déposé au Sénat une proposition de résolution qui va encore plus loin et qui vise à ce que la Belgique ne ratifie plus jamais un accord international ou un traité commercial qui n’inclurait pas des clauses sociales, démocratiques environnementales (téléchargeable ici). C’est ce pour quoi la plate forme « Travail décent » se bat en Belgique et dont Ecolo soutient totalement les objectifs.

La Colombie est l’exemple parfait d’un pays qui déroule le tapis rouge aux investisseurs (sociétés minières, forestières surtout) qui obtiennent toutes les garanties pour la sécurité de leurs investissements. En contre partie, les Colombiens n’obtiennent aucune sécurité que ce soit du point de vue syndical ou environnemental. Quantité de mines sont en zone contrôlée soit par les milices, soit par la guérilla … imaginez le chaos environnemental et social dans ces zones de non-droit.

Bref, la Colombie doit pour moi servir de sonnette d’alarme. On ne peut pas donner d’un côté (aide au développement) pour reprendre de l’autre (ABI), au détriment des populations locales, de leur santé et de leurs droits. Et ça, pour moi, c’est valable dans n’importe quel pays du Sud du Globe avec lequel les Belges entretiennent des relations économiques.