OGM (1)

Publié le 29/09/09
RĂ©digĂ© par 
Jeremie Spinazze

Il y a une dizaine de jour, je me suis rendu avec ma collĂšgue VIBThĂ©rĂšse Snoy au Vlaams Instituut voor Biotechnologie (BIM), Ă  Gand, Ă  leur invitation. Rappelez-vous, c’est cette institution qui avait demandĂ© et reçu l’autorisation du Gouvernement fĂ©dĂ©ral de planter, Ă  l’air libre, des peupliers OGM. J’en avais parlĂ© ici.

Fioles en laboOn nous a ainsi expliquĂ© les missions et les recherches en cours de cette institution publique flamande crĂ©Ă©e Ă  l’initiative de l’ex-Ministre-PrĂ©sident Luc Van den Brande, il y a une dizaine d’annĂ©e. Il s’agit bien d’un Ă©tablissement scientifique qui se voit chargĂ© de mener des recherches dites fondamentales en matiĂšres animale et vĂ©gĂ©tale (« biotechnologies » ou « technologies du vivant »). Celles-ci prennent place dans les laboratoires de toutes les universitĂ©s flamandes, chacune de celles-ci se spĂ©cialisant dans un domaine particulier.

Pour mener Ă  bien ces travaux, des moyens publics importants sont dĂ©gagĂ©s annuellement. Ceux-ci sont ensuite complĂ©tĂ©s par un montant Ă©quivalent issu du secteur privĂ© en gĂ©nĂ©ral et du monde agro-mĂ©dico-industriel en particulier (GSK, BASF, Sanofi etc). Dans certaines circonstances, c’est du capital Ă  risque (« venture capital ») qui est mobilisĂ©.

Il ne s’agit donc pas de « recherche fondamentale » dans le sens oĂč nous l’entendons souvent cĂŽtĂ© francophone. L’objectif d’un tel institut est de permettre la transposition la plus rapide possible de dĂ©couvertes scientifiques vers le monde industriel, dans le but de rendre l’économie flamande encore plus compĂ©titive (sic) en la matiĂšre.

Alors, trĂšs concrĂštement, nous avons visitĂ© quelques laboratoireSouris transgĂ©niques (de loin). L’un consacrĂ© aux recherches menĂ©es sur un vaccin contre la grippe (dont la H1N1), le cancer du sein et la gestion des chocs crĂ©Ă©s par les infections massives. C’est lĂ  que qu’on nous a expliquĂ© l’usage de souris (parfois transgĂ©niques) dans le cadre de ces recherches. Nous n’avons pas pu voir les souris elles-mĂȘmes (trop dangereux 
pour elles).

L’autre partie de la visite a Ă©tĂ© consacrĂ©e aux recherches menĂ©es du cĂŽtĂ© des vĂ©gĂ©taux. C’est ainsi que nous avons visitĂ© des serres immenses oĂč se cĂŽtoient plants de maĂŻs, peupliers, et plantes diverses, transgĂ©niques ou non. C’est ainsi qu’on nous a dĂ©taillĂ© la recherche menĂ©e lĂ -bas sur les peupliers.

BioethanolLa culture du peuplier est envisagĂ©e ici comme source de bioĂ©thanol, de l’alcool qui peut ĂȘtre ajoutĂ© aux carburants fossiles. La macĂ©ration des peupliers permet la transformation du sucre qui y est contenu en alcool. Mais cette alcoolisation est en partie inhibĂ©e par la forte prĂ©sence de lignine, un composant du bois qui rigidifie ses cellules dont les chercheurs du BIM essaient de limiter la proportion par transgĂ©nĂšse.

En rĂ©sumé : ils ont introduit un ou plusieurs gĂšnes d’une autre sorte de peuplier (contenant moins de lignine) dans l’ADN d’un peuplier Ă  la base trĂšs productif du point de vue de l’éthanol. J’ai Ă©videmment immĂ©diatement demandĂ© si cette espĂšce de peuplier ne pouvait pas ĂȘtre obtenue par simple croisement, crĂ©ant ainsi un hybride (non-OGM) et non un mutant (OGM). On m’a rĂ©pondu du tac au tac que si, mais « ça prendrait beaucoup trop de temps ».

(Ă  suivre)

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