Premiers pas (4)

Publié le 06/10/09
RĂ©digĂ© par 
Jeremie Spinazze

UNESCOCe WE, j’ai dĂ©couvert ce qu’est un (mini) voyage parlementaire. La clĂ© D’Hondt faisait que le groupe Ecolo devait aller reprĂ©senter le SĂ©nat Ă  la ConfĂ©rence parlementaire de l’UNESCO, Ă  Paris. Puisque je serai prochainement membre de la Commission des Affaires extĂ©rieures du SĂ©nat, mon chef de Groupe JosĂ© Daras m’a demandĂ© d’y participer.

J’ai donc passĂ© deux jours dans la capitale française Ă  Ă©couter et puis dĂ©battre de divers rapports sur les actions, programmes et recherches actuellement menĂ©s par l’institution onusienne en charge de la promotion des Droits de l’Homme par l’éducation et la culture. Le plus impressionnant, dans ce genre de rĂ©union, c’est la diversitĂ© des intervenants qui venaient littĂ©ralement du monde entier. Leurs interventions qui expliquent le contexte (dĂ©plorable) dans lequel l’enseignement primaire ou la promotion de la libertĂ© de la presse est organisĂ© par exemple au Malawi ou au Lesoto 
 font tout relativiser !

Je ne vous cache pas que les débats strictement parlementaires étaient de nature plutÎt soporifiques. Certain-e-s de mes collÚgues étaient venus avec un agenda clair, monopolisant parfois longuement la parole pour intervenir sur des sujets aux antipodes du sujet abordé préalablement par le conférencier invité.

Une chose est sĂ»re, cette enceinte a servi Ă  faire Ă©cho aux problĂšmes gĂ©opolitiques de notre Ă©poque, dont la plaie bĂ©ante qu’est l’interminable et effroyable conflit israĂ©lo-palestinien. Tous les dĂ©putĂ©s issus du monde arabo-musulman ont systĂ©matiquement fait tourner leurs prises de parole sur ce sujet, venant en soutien systĂ©matique Ă  l’intervention de notre collĂšgue palestinienne. Comme je l’ai dĂ©jĂ  expliquĂ© ici, cette question est l’élĂ©ment structurant la  politique et donc la communautĂ© internationale. Il est la cause indĂ©niable d’une radicalisation du monde arabe et de ses Ă©lites. Il faut le vivre pour le croire, mais entendre dans l’enceinte onusienne la maxime « Au nom de Dieu clĂ©ment et misĂ©ricordieux » avant chaque intervention provenant d’un parlementaire arabe, ça vous laisse perplexe, personnellement trĂšs mal Ă  l’aise.

Pour ce qui concerne le fond, j’ai Ă©tĂ© impressionnĂ© par l’intervention du directeur d’UNITAID (branche de l’OMS), l’ancien ministre français Douste-Blazy. Il a expliquĂ© en long et en large son expĂ©rience de financement de politiques de santĂ© Ă  destination essentiellement d’enfants africains. Il s’agit en gros de la fameuse « taxe avion » de 2 € par billet (4 € en business), initiĂ©e par le gouvernement français et suivie par 33 autres pays du monde. Ce fonds, crĂ©Ă© au niveau mondial, a permis de rĂ©colter 1 milliard de dollars en 3 ans. Ces moyens ont ensuite Ă©tĂ© allouĂ©s Ă  de ONG ou des fondations qui ont confectionnĂ© les programmes onusiens de vaccination d’enfants (malaria, tuberculose) ou de campagnes de protection des nourrissons par rapport au VIH que leur a transmis leur propre mĂšre, lors de l’accouchement.

Une excellente idĂ©e 
 taxer de façon minime un secteur qui ne l’est presque pas, au bĂ©nĂ©fice de ceux (les pays en voie de dĂ©veloppement) qui subissent durement l’impact de ce type de tourisme. Une idĂ©e Ă  suivre pour ceux qui cherchent des sources de financement pour la coopĂ©ration au dĂ©veloppement !

Enfin, je n’étais pas le seul belge Ă  cette confĂ©rence. Mes sympathiques collĂšgues du Parlement de la CommunautĂ© française (Yves Reinkin) et du Parlement flamand (Sabine Poleyn et Fientje Moerman) Ă©taient aussi de la partie, fĂ©dĂ©ralisme belge oblige. C’est Ă©vident qu’une partie des confĂ©rences Ă©taient consacrĂ©e Ă  des matiĂšres directement en lien avec les compĂ©tences communautaires, ce qui justifie leur intĂ©rĂȘt et donc leur prĂ©sence Ă  ce colloque. Mais imaginez, si tous les parlements belges avaient envoyĂ© un reprĂ©sentant, nous aurions Ă©tĂ© sept pour reprĂ©senter la Belgique ! Il est temps que nous rĂ©organisions la façon dont nous nous prĂ©sentons Ă  l’étranger, dans le respect de l’autonomie de chacune des rĂ©gions et communautĂ©s 
 mais avec plus de cohĂ©rence et d’efficacitĂ©, comme je vous en parlais dĂ©jĂ  ici. Imaginez la tĂȘte notre collĂšgue du BĂ©nin (voir photo) Ă  cĂŽtĂ© de qui nous Ă©tions assis. Nous Ă©tions quatre Ă  table, pour un seul pays.

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