Ecologeek (1)
Jâai donc rĂ©digĂ© ma toute premiĂšre proposition de loi ! Elle propose dâinstaurer une « licence globale », câest-Ă -dire adapter la perception du droit dâauteur Ă lâĂ©mergence dâInternet comme principal diffuseur de culture, tout en protĂ©geant la vie privĂ©e des internautes. Vous lirez le communiquĂ© de presse qui lâexplique dans le dĂ©tail ici (inutile que je recopie).
Jâai annoncĂ© cette proposition hier aprĂšs-midi Ă lâoccasion de la web-Ă©mission InterMĂ©dias de la RTBF. Vous pouvez voir l’Ă©mission dans son entiĂšretĂ© ici mais en voici un rĂ©sumĂ©. L’Ă©mission rassemblait aussi Karine Lalieux (PS) et Maxime PrĂ©vot (cdH) mais Youtube n’accepte pas les vidĂ©os longues et les seules propositions concrĂštes proposĂ©es lors de cette Ă©mission le furent par Philippe Monfils (MR) et par moi.
Pourquoi proposer une telle formule ? Parce quâelle est selon moi la seule maniĂšre de combiner financement des crĂ©ateurs Ă lâheure dâInternet et â mon combat acharnĂ© â le respect de la vie privĂ©e des internautes.
Lors de cette mĂȘme Ă©mission, mon collĂšgue MR Philippe Monfils a annoncĂ© quâil allait aussi dĂ©poser une proposition de loi de type HADOPI. Câest-Ă -dire exactement lâinverse de ma proposition. Le point de vue MR est quâil faut « lutter contre le tĂ©lĂ©chargement illĂ©gal » en punissant les internautes qui tĂ©lĂ©chargent illĂ©galement ⊠câest-Ă -dire les surveiller : comment faire pour savoir quâun internaute tĂ©lĂ©charge illĂ©galement si ce nâest en allant voir oĂč il surfe ? Je mây refuse catĂ©goriquement.
Ce qui est fou, câest quâen France, HADOPI ne permettra pas un transfert des habitudes de tĂ©lĂ©chargement vers les plateformes de tĂ©lĂ©chargement dit lĂ©gal, et donc vers un paiement effectif du droit dâauteur. C’est la Sacem, elle-mĂȘme, qui le dit. Pourquoi sâobstine-t-on dans cette voie stĂ©rile ?
Les partis traditionnels (MR, PS & cdH) sont de nouveau 2 guerres en retard sur un sujet aussi fondamental. Le tĂ©lĂ©chargement gĂ©nĂ©ralisĂ© est entrĂ© dans les mĆurs, surtout des plus jeunes. JâĂ©tais jeudi dernier en dĂ©bat avec une classe de 75 Ă©lĂšves de rĂ©thos et jâai posĂ© la question « qui ici a achetĂ© un CD au cours de lâannĂ©e Ă©coulĂ©e ? ». Pas un seul nâa levĂ© le bras !
Imaginez quand dans 1 mois, Apple sort sa tablette de lecture iPad. LĂ , câest la mort de la version papier du livre ! Dâici quelques annĂ©es des millions dâouvrages seront disponibles, gratuitement tĂ©lĂ©chargeables sur le net, et lisibles sur un support convivial et “mode”. Quid du paiement des auteurs dans ce cas ? Or ce bouquin qui n’en n’est plus a bien Ă©tĂ© Ă©crit par quelqu’un !
Câest pourquoi nous voulons instaurer cette « licence globale » : une contribution de quelques euros automatiquement intĂ©grĂ©e dans chaque abonnement mensuel Ă lâInternet haut-dĂ©bit (haute capacitĂ© de tĂ©lĂ©chargement). Le montant sera Ă dĂ©terminer par les sociĂ©tĂ©s de gestion de droits dâauteurs et les fournisseurs dâaccĂšs Ă Internet lors dâune nĂ©gociation.
La « licence globale » a pour objectif de financer forfaitairement les ayants-droits du contenu disponible sur Internet. ParallĂšlement, la proposition veille Ă bloquer le prix des abonnements Internet haut-dĂ©bit au moment de lâinstauration de la « licence globale ». En effet, selon moi, la contribution crĂ©ative ne peut pas ĂȘtre rĂ©percutĂ©e sur la facture de lâinternaute. Cette derniĂšre est dĂ©jĂ trop Ă©levĂ©e en Belgique en raison dâun manque de concurrence dans ce secteur, mais câest un autre dĂ©bat.
Sur la licence globale et HADOPI, le débat ne fait que commencer !