Innover

Publié le 22/01/12
RĂ©digĂ© par 
Jeremie Spinazze

Il y a deux ans, le dĂ©bat sur le tĂ©lĂ©chargement sur Internet Ă©mergeait en Belgique. A l’époque, une proposition de loi MR de voulait instaurer une « rĂ©ponse graduĂ©e », soit une sorte de contrĂŽle du rĂ©seau et de ses usagers pour « protĂ©ger le droit d’auteur ». Juste avant, j’avais de mon cĂŽtĂ© dĂ©posĂ© une proposition de loi au SĂ©nat instaurant une « licence globale ». Celle-ci visait Ă  adapter la loi sur le droit d’auteur Ă  l’heure des nouvelles technologies, en protĂ©geant la vie privĂ©e des millions d’internautes, tout en garantissant l’accĂšs Ă  la culture au plus grand nombre.

Entre-temps, une autre législature a commencé et le Sénateur Jacky Morael a redéposé ce texte. Et les débats continuent au Sénat. Jacky fait le point ici.

Depuis quelques jours, le dĂ©bat a rebondi aux Etats-Unis, puisque deux projets de loi de type « rĂ©ponse graduĂ©e » sont en discussion au CongrĂšs (Sopa et Pipa). Il semblerait que le dĂ©bat soit ajournĂ© lĂ -bas, suite aux pressions lĂ©gitimes des dĂ©fenseurs d’un Internet libre : WikipĂ©dia a mĂȘme fait grĂšve durant une journĂ©e entiĂšre ! Mais entre-temps, le FBI a fermĂ© le site d’échange Megaupload, pour avoir enfreint la loi sur le copyright.

Alors, Ă©videmment, ce site de partage de fichiers se faisait un maximum d’argent sur le dos des autres (via la pub qui y est gĂ©nĂ©rĂ©e) et le procĂšs Ă  venir dĂ©terminera les responsabilitĂ©s de chacun. Mais rĂ©flĂ©chissons un peu plus loin. La nature mĂȘme d’un fichier numĂ©rique (ce que sont devenus morceaux de musique, films et Ă©missions de tĂ©lĂ©) c’est sa capacitĂ© Ă  ĂȘtre Ă©changĂ© Ă  la vitesse de la lumiĂšre et d’ĂȘtre copiable Ă  l’infini.

Alors Megaupload est fermĂ©, Pirate Bay est rendu inaccessible dans certains pays. Napster a disparu depuis bien longtemps, tout comme Kazaa. Mais combien d’autres moyens, d’autres plateformes d’échanges de fichiers dites illĂ©gales sont nĂ©s entre-temps, avec des techniques toujours plus avancĂ©es, toujours plus inventives. La culture a changĂ© de mode de diffusion. C’est un fait technique. Internet est devenu un moyen de distribution de cette culture. Les fournisseurs d’accĂšs Ă  Internet en ont d’ailleurs fait leur argument de vente principal.

Tout comme la tĂ©lĂ©vision n’a pas tuĂ© la radio, ou le cinĂ©ma, Internet ne tuera pas la culture. Il faut rĂ©flĂ©chir Ă  la façon adĂ©quate d’adapter la lĂ©gislation aux pratiques culturelles et Ă©conomiques contemporaines, pour plus d’accĂšs au plus grand nombre, plus de libertĂ© et plus de soutien aux crĂ©ateurs.

Ecolo a Ă©tĂ© innovant sur cette question, comme il l’a Ă©tĂ© pour tant d’autres. Il doit le rester.

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