Innover
Il y a deux ans, le dĂ©bat sur le tĂ©lĂ©chargement sur Internet Ă©mergeait en Belgique. A lâĂ©poque, une proposition de loi MR de voulait instaurer une « rĂ©ponse graduĂ©e », soit une sorte de contrĂŽle du rĂ©seau et de ses usagers pour « protĂ©ger le droit dâauteur ». Juste avant, jâavais de mon cĂŽtĂ© dĂ©posĂ© une proposition de loi au SĂ©nat instaurant une « licence globale ». Celle-ci visait Ă adapter la loi sur le droit dâauteur Ă lâheure des nouvelles technologies, en protĂ©geant la vie privĂ©e des millions dâinternautes, tout en garantissant lâaccĂšs Ă la culture au plus grand nombre.
Entre-temps, une autre législature a commencé et le Sénateur Jacky Morael a redéposé ce texte. Et les débats continuent au Sénat. Jacky fait le point ici.
Depuis quelques jours, le dĂ©bat a rebondi aux Etats-Unis, puisque deux projets de loi de type « rĂ©ponse graduĂ©e » sont en discussion au CongrĂšs (Sopa et Pipa). Il semblerait que le dĂ©bat soit ajournĂ© lĂ -bas, suite aux pressions lĂ©gitimes des dĂ©fenseurs dâun Internet libre : WikipĂ©dia a mĂȘme fait grĂšve durant une journĂ©e entiĂšre ! Mais entre-temps, le FBI a fermĂ© le site dâĂ©change Megaupload, pour avoir enfreint la loi sur le copyright.
Alors, Ă©videmment, ce site de partage de fichiers se faisait un maximum dâargent sur le dos des autres (via la pub qui y est gĂ©nĂ©rĂ©e) et le procĂšs Ă venir dĂ©terminera les responsabilitĂ©s de chacun. Mais rĂ©flĂ©chissons un peu plus loin. La nature mĂȘme dâun fichier numĂ©rique (ce que sont devenus morceaux de musique, films et Ă©missions de tĂ©lĂ©) câest sa capacitĂ© Ă ĂȘtre Ă©changĂ© Ă la vitesse de la lumiĂšre et dâĂȘtre copiable Ă lâinfini.
Alors Megaupload est fermĂ©, Pirate Bay est rendu inaccessible dans certains pays. Napster a disparu depuis bien longtemps, tout comme Kazaa. Mais combien dâautres moyens, dâautres plateformes dâĂ©changes de fichiers dites illĂ©gales sont nĂ©s entre-temps, avec des techniques toujours plus avancĂ©es, toujours plus inventives. La culture a changĂ© de mode de diffusion. Câest un fait technique. Internet est devenu un moyen de distribution de cette culture. Les fournisseurs dâaccĂšs Ă Internet en ont dâailleurs fait leur argument de vente principal.
Tout comme la tĂ©lĂ©vision nâa pas tuĂ© la radio, ou le cinĂ©ma, Internet ne tuera pas la culture. Il faut rĂ©flĂ©chir Ă la façon adĂ©quate dâadapter la lĂ©gislation aux pratiques culturelles et Ă©conomiques contemporaines, pour plus dâaccĂšs au plus grand nombre, plus de libertĂ© et plus de soutien aux crĂ©ateurs.
Ecolo a Ă©tĂ© innovant sur cette question, comme il lâa Ă©tĂ© pour tant dâautres. Il doit le rester.