Le 28 septembre dernier, Theo Francken – en réaction aux critiques de l’opposition sur son partage de mauvais goût et très premier degré de la fameuse vidéo – déclarait : « Depuis deux ans, la critique de l’opposition sur ma politique est particulièrement faible. On choisit alors de s’en prendre à ma personne ».

Ah bon ? Depuis le début de cette législature, j’ai déposé 46 questions écrites au sujet de la politique menée par le Secrétaire d’Etat dont 8 n’ont pas encore reçu de réponse ! 2 de ces questions écrites ont pourtant été déposées en février 2016 (il y donc 9 mois !). Je lui ai aussi adressé 21 questions orales (permettant des échanges avec l’intéressé en Commission de l’Intérieur) dont 2 n’ont pas encore été agendées.

Pire encore et parlons du fond : Theo Francken a déclaré en août dernier que les candidats à l’asile se rendaient coupables d’une prétendue fraude systématique à la nationalité. Selon lui, il s’agissait que les fonctionnaires en charge de l’asile puissent (par une future loi) aller fouiller dans les GSM et les ordinateurs des intéressés car 60 à 70% des demandeurs d’asile ne disaient pas la vérité sur leur pays d’origine. J’ai donc légitimement posé par écrit la question des statistiques précises de l’Office des Etrangers et du CGRA sur ces cas de fraude à la nationalité. Lisez-le vous-même dans sa réponse : son point de vue est basé sur une « estimation sommaire » (sic). Et il n’a pas répondu à la question … Il n’y aurait pas de statistique en la matière ?

C’est la raison pour laquelle j’ai redéposé une nouvelle question écrite  pour connaître le chiffre exact de fraude sur lequel il se base pour … légiférer ! Car il s’agit bien de ça. Il avance des chiffres loufoques pour justifier une future législation et au passage jeter l’opprobre sur les 40.000 personnes demandeuses d’asile en Belgique en 2015.

Avant de critiquer le prétendu manque de sérieux et de suivi de l’opposition, Theo Francken ferait mieux de regarder l’immense poutre barrant son œil (droit, évidemment). Qu’il réponde enfin aux questions posées par l’opposition à la Chambre et s’appuie sur des chiffres vérifiés et pas son petit doigt en l’air pour légiférer.