S'enrichir avec Daesh

Publié le 15/11/17
RĂ©digĂ© par 
Jeremie Spinazze

En 2016, j’interrogeais 3 ministres belges sur la collaboration entre le groupe Lafarge et Daesh pour faire fonctionner sa cimenterie de Jalabiya, dans le nord de la Syrie, Ă  l’époque oĂč cette zone Ă©tait contrĂŽlĂ©e par les terroristes. Ces flux financiers ont cessĂ© le 19 septembre 2014, lorsque les djihadistes ont eux-mĂȘmes pris possession de l’usine. Le groupe GBL gĂ©rĂ© par l’investisseur belge Albert FrĂšre est actionnaire Ă  hauteur de 9,4 % de ce qui est devenu aujourd’hui LafargeHolcim. Avant la fusion entre Lafarge et Holcim, intervenue en juillet 2015, la holding de notre compatriote possĂ©dait aux alentours de 20 % des parts du cimentier alors français.

La cimenterie Lafarge de Jalabya - (c) Le Monde
La cimenterie Lafarge de Jalabya – (c) Le Monde

Il apparaissait, dans les rĂ©ponses de Didier Reynders (Affaires Ă©trangĂšres), Kris Peeters (Economie) et Johan Van Overtveldt (Finances) que ce type d’activitĂ© Ă©conomique n’est absolument pas sous les radars des services de l’Etat. Un comble quand on sait que la Belgique investit plusieurs dizaines de millions d’€ dans la lutte contre Daesh en Irak et en Syrie … rien n’est fait sur le front intĂ©rieur ! Avant d’envoyer six avions et mettre en danger la vie de nos militaires, il s’agirait de pouvoir vĂ©rifier quel rĂŽle nos actionnaires belges, nos investisseurs belges, nos banques belges jouent aujourd’hui dans la collaboration Ă©conomique avec Daesh. OĂč est la cohĂ©rence ? Projeter nos militaires sur la scĂšne internationale alors que des investisseurs belges s’enrichissent depuis Bruxelles par une collaboration indirecte avec l’ennemi …

Albert FrĂšre

Or, hier, la police fĂ©dĂ©rale a procĂ©dĂ© Ă  une perquisition au siĂšge bruxellois du groupe GBL, en sa qualitĂ© d’actionnaire de la multinationale, prĂ©cisĂ©ment. Ces devoirs d’enquĂȘte ont Ă©tĂ© menĂ©s Ă  la demande d’un juge d’instruction spĂ©cialisĂ© en matiĂšre de terrorisme pour enquĂȘter sur des soupçons de financement d’un groupe terroriste. C’est dĂ©sormais la Justice, et plus seulement un parlementaire de l’opposition, qui tente de vĂ©rifier s’il existe un lien entre l’entreprise belge GBL et le financement du terrorisme. Laissons faire la Justice pour ce qui la regarde mais entre-temps, prenons les mesures qu’il faut pour empĂȘcher les Belges de faire ce qui est immoral et illĂ©gal. Au boulot, Messieurs Reynders, Peeters et van Overtveldt !

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