Exception culturelle
Dans la perspective de la nĂ©gociation d’un traitĂ© sur le commerce et lâinvestissement entre l’Union europĂ©enne et les Ătats-Unis, la Commission europĂ©enne a approuvĂ© le 13 mars dernier un projet de mandat. Le 14 juin prochain, celui-ci sera soumis Ă lâapprobation des Ătats membres de l’Union (dont la Belgique) au sein du Conseil europĂ©en.
Le texte de la Commission ne respecte pas le principe de lâexception culturelle. Il nâexclut pas expressĂ©ment les secteurs culturels et audiovisuels de l’accord commercial.
Cet accord de libre-Ă©change potentiel inquiĂšte fortement les professionnels et les amoureux de la culture. Son application menacerait alors le droit des Ătats Ă poursuivre sans entraves des politiques de soutien public Ă la crĂ©ation culturelle. Il s’agit pour Ecolo de ne pas jeter ces secteurs dans la gueule du loup que sont les multinationales du show business amĂ©ricains.
En effet, un accord de libre Ă©change potentiel, Ă la doctrine ultra-libĂ©rale assumĂ©e, pourrait donner aux gros conglomĂ©rats amĂ©ricains de la culture un moyen d’attaquer les aides publiques Ă la crĂ©ation europĂ©enne, dont le cinĂ©ma ou la musique.
J’ai donc dĂ©posĂ© une rĂ©solution (tĂ©lĂ©chargeable ici) qui demande au Ministre des Affaires Ă©trangĂšres Didier Reynders d’exprimer le veto de la Belgique Ă lâinclusion des secteurs culturels dans le mandat de nĂ©gociation. Dans le cas contraire, lâensemble des politiques proactives (soutiens financiers, quotas de diffusions, appuis aux petits producteursâŠ) belges ou europĂ©ennes pour dĂ©fendre leurs diversitĂ©s et patrimoines culturels serait directement menacĂ©.
Cette idĂ©e d’exception culturelle est une idĂ©e complĂ©mentaire au principe que les Ă©cologistes dĂ©fendent avec l’intĂ©gration systĂ©matique de clauses sociales et environnementales dans les traitĂ© de commerce internationaux.